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Y a-t-il des montagnes dans les Vosges ?

Le sommet du Hohneck, 1363m. ©Perrine Touraton

Après un stage de fin d’études et une année passée à la rédaction d’Alpine Mag, j’embarque à plus long terme à leurs côtés. J’ai une liberté d’écriture et de propositions de sujets indéniable, mais un combat reste encore à remporter. Avec une rédaction localisée à Grenoble, capitale des Alpes, il est ardu de faire comprendre que les Vosges sont elles aussi des montagnes !

« Ton combat dans la rédac’, c’est défendre les Vosges ? », pourriez-vous me dire en vous moquant. Mais c’est exactement ça, ce sont mes Vosges natales, dans lesquelles j’ai fait mes premières randonnées, dévalé mes premières pistes de ski, couru mes premiers trails, me suis élancée pour la première fois en parapente, passé mes premières nuits en montagne (dans les oh combien uniques fermes-auberges).

Alors oui, je profite de cette nouvelle étape professionnelle pour (re)déclarer mon amour aux Vosges, convaincre la rédaction d’Alpine Mag et vous-mêmes, chers lecteurs, que ce massif est un terrain de jeux différent, aventureux et intéressant pour tout montagnard amoureux de nature et de beaux points de vue. Rempli de sapins gelés ou en dégradé de verts, rempli de lignes de crêtes, de lacs, de châteaux forts et de petits villages nichés entre des lignées de vignes.

Les Vosges,
de la montagne à hauteur d’homme

Définition Larousse de « montagne » : « Élévation du sol, naturelle et très importante. » Avec son plus haut sommet culminant à 1424 mètres d’altitude, le Grand Ballon, le massif des Vosges est une « élévation du sol, naturelle et très importante. » Les Alpins diront que ce n’est pas assez haut, mais les Vosgiens prouveront que ces altitudes sont suffisantes pour pratiquer nos sports de montagne favoris, estivaux comme hivernaux.

Le massif des Vosges, c’est du grès et du granite à gogo. Parfait pour l’escalade, avec des (grandes) voies et des blocs jusqu’au 8C. Rendez-vous au Krappenfels, au Hohneck, à la Martinswand, au Bouclier du Tanet, au Rocher Hans du Lac blanc en été comme en hiver. Certains se souviennent aussi sûrement de la coupe du monde de Slalom de 1987 qui s’est tenue… dans les Vosges, au Markstein ! (J’ai un t-shirt qui en atteste et que je porte fièrement, même si je n’étais pas née à cette époque.) 

« Ah bon, il y a de la neige dans les Vosges ? », me demanderez-vous, naïfs. Malgré l’amoindrissement de la quantité de neige généralisé, le massif est en effet un terrain « qui a beaucoup plus à offrir que ce qu’on imagine : rando, escalade, mais aussi dry, cascade de glace, mixte, ski de rando … » énumère Perrine Touraton – enseignante en Alsace et co-auteure du topo Alpinisme hivernal dans les Hautes-Vosges – quand je lui demande de me raconter ce qui fait des Vosges de (belles) montagnes. En plus, elle est Iséroise de naissance. Elle sait donc de quoi elle parle niveau dénivelé. « Nos pentes sont moins longues que dans les Alpes, mais il y a un côté aventure confidentielle et calme très plaisant. Il faut oser s’aventurer et serpenter entre les roches et les couloirs de neige. Les Vosges, c’est vraiment de la montagne à hauteur d’homme. »

L’alpinisme dans les Vosges n’est pas une pratique
de replacement ou de substitution aux Alpes

D’ailleurs, connaissez-vous le vosginisme ? À l’image des termes alpinisme, himalayisme ou pyrénéïsme, le vosginisme désigne l’art de gravir les montagnes des Vosges. Le mot est utilisé « parce que l’alpinisme dans les Vosges n’est pas une pratique de remplacement ou de substitution aux Alpes. Le vosginisme a une véritable identité et des particularités qui méritaient de se retrouver dans l’appellation de la pratique », justifiait Stéphane Menet, co-auteur du premier topo d’alpinisme vosgien, ou vosginisme, donc.

Et si je ne vous ai pas convaincus d’aller tenter l’expérience dans les Vosges, je vous aurai au moins appris un mot.

Lecteurs vosgiens, manifestez-vous et racontez-nous vos expériences dans les Vosges à [email protected]