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Summits4Ukraine : « La version montagne du téléthon »

Thibault Cattelain à la conquête des sommets des Ecrins

© Thibault Cattelain

Thibault Cattelain part ce week-end à la conquête des sommets des Ecrins pour Summits4Ukraine, projet qu’il a mis en place pour apporter un soutien financier et social aux Ukrainiens. Une sorte de téléthon-alpinisme, avec pour but de fédérer la communauté montagnarde autour des valeurs qui la constituent : espoir, entraide, paix, solidarité. Rencontre avec Thibault Cattelain à quelques jours de son départ.

Comment est né le projet de Summits4Ukraine ?

Thibault Cattelain : Je me suis posé une question suite à la déclaration de guerre de Vladimir Poutine contre l’Ukraine : Comment pouvons-nous tous aider ce peuple ukrainien, sans avoir de compétences humanitaires ou en accueil de réfugiés, en tant qu’usager lambda de la montagne ?

Il y a un lien entre la montagne et la solidarité internationale. On pratique tous des activités dans un milieu d’entraide et solidarité, on a tous une petite carte à jouer. On ne va pas aller s’entasser au front, à la frontière Ukraine/Pologne ou Ukraine/Roumanie, ce serait contre productif. Mais on peut aider ceux qui ont les compétences pour ça en France ! Le but du jeu serait que tout le monde donne un peu de sous à une asso quelle qu’elle soit, ou une aide humaine et bénévole.

Je me suis dit que si tous les montagnards donnaient 1, 10 euros ou un coup de main à une asso qui œuvre pour l’accueil de réfugiés, on arriverait à faire quelque chose de notoire. Et comment lever des fonds en faisant quelque chose qu’on connaît, un support qui parle aux montagnardes et montagnards ? J’ai pensé au téléthon, pourquoi pas essayer la version montagne du téléthon. C’est un téléthon-alpinisme !

Je ne sais pas si ça va fonctionner. Le but sous-jacent au projet est de faire comprendre à un maximum de monde qu’on peut tous faire quelque chose, et que si on le fait tous, ça peut changer la donne.

Thibault Cattelain

Quel est ton programme ? 

Je pars samedi prochain [le 21 mai, journée mondiale de la diversité culturelle, ndlr] – sous réserve d’une météo pas complètement drastique. Je me suis fixé comme objectif de faire le plus de sommets possibles (de 3 000m) dans les Ecrins… Jusqu’à ce que je sois complètement explosé. La notion de défi sportif !

Et de manière symbolique, je monte un drapeau ukrainien sur chaque sommet. Je proposerai aussi, à tous ceux qui le veulent (associations, institutions, particuliers), de créditer un montant sur notre cagnotte.

Je vais en gravir le plus possible, en essayant au passage de véhiculer toutes les valeurs que j’ai en tête, et montrer que le monde de la montagne est lié à la solidarité.

Mes accompagnateurs seront un peu
les parrains-marraines de l’action

Tu grimperas accompagné. Des personnes ont déjà répondu présent pour ton projet ?

J’ai fonctionné comme le téléthon, avec en priorité les personnalités du monde de la montagne, toute pratique confondue (président d’asso, athlètes de haut niveau, … ). Solenne Piret, Nicolas Favresse et Antoine Le Menestrel ont répondu présents et m’accompagneront sur des sommets. J’ai une liste de personnes qui vont peut-être s’ajouter au projet (Paul Bonhomme et Fiona Mille notamment), et j’aurais aussi des copains copines au fur et à mesure… ou tout seul. Ça reste compliqué de proposer ça à des gens que tu ne connais pas forcément et qui ont des emplois du temps bien remplis, mais mes accompagnateurs seront un peu les parrains-marraines de l’action ! 

Je suis aussi déjà en relation avec quelques réfugiés et, dans un second temps, on pense faire un sommet facile avec des réfugiés ukrainiens qui ont envie de s’exprimer eux aussi.

On veut secouer ceux qui peuvent faire quelque chose
et ne l’ont pas encore fait.

Pourquoi avoir ouvert une cagnotte ? A qui sera-t-elle reversée ?

Les gains de la cagnotte seront reversés à trois associations. On a choisi Guides sans frontières pour le lien avec la montagne et pour l’aider dans ses actions actuelles de transports entre ici et les frontières. Et deux associations plus typées “accueil de réfugiés en France”. On espère balayer tous les champs possibles ! Mais il faut voir en pratique combien on va récolter à la fin… 

Ce projet est vraiment un support pour secouer ceux qui peuvent faire quelque chose et qui ne l’ont pas encore fait. 

©Thibault Cattelain

Quel sommet as-tu le plus hâte de gravir ?

Je ne saurais pas répondre ! Il y en a plein. Instinctivement, j’ai pensé à la Meije, je la vois depuis mon jardin. Mais je ne sais pas si c’est celle que j’ai le plus envie de gravir parce que c’est la plus dure. Je n’ai pas envie d’imposer une bavante dans la Meije à ceux qui grimperont avec moi ! Clairement, le Dôme et la Barre seront des sommets phares. Mais ils sont tous beaux et ont tous de la force. C’est surtout avec qui tu le partages qui a du sens…

Où pourra-t-on te suivre dans ton projet ?

Sur le site web et le blog. Mais très concrètement, je vais essayer de partager le plus possible sur les réseaux sociauxJe vais aussi essayer de faire de la captation d’images (photos et vidéos) pendant les ascensions. J’aimerais demander à des photographes des Ecrins de venir prendre des photos.

Dans un second temps, pourquoi pas en faire un film ! Et je verrais bien une exposition photos dessins sur la thématique de la paix et de la montagne.