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Solo à l’Everest : l’impossible répétition d’un mythe ?

Enquête avec Messner, Damilano, Jornet et autres experts

Alors que j’échangeais avec Reinhold Messner sur son ascension solitaire à l’Everest sans oxygène (comme ça, histoire de causer), et dont on fête en ce mois d’août les 40 ans, l’éminence de l’alpinisme dont on connait la modeste modestie, eu cette phrase tellement énorme que je ne m’en préoccupai pas immédiatement : « Personne n’a plus jamais gravi l’Everest comme je l’ai fait ». Pourtant, après avoir raccroché, un improbable sentiment me gagna soudain : et s’il disait vrai ?

Ni une ni deux, je me plonge tout d’abord dans une analyse journalistico-psychologico-historique de l’ascension de Messner. En ce mois d’août 1980, l’Italien du Trentin est déjà une star. Il a gravi en 1970 le Nanga Parbat avec son frère Gunther, qui n’en est pas revenu, et a fait les gros titres des journaux (et oui, ni Internet ni Alpine Mag n’existaient à l’époque, dur…) tant pour sa performance que pour la polémique liée à la disparition du bruder. Abandon, accident qui aurait pu être évité, culpabilité : des sentiments variés commencent à hanter l’esprit du jeune alpiniste de 26 ans. Dès lors, la quête des 8000 prendra une tournure sinon mystique, du moins obsessionnelle.

 

L’aboutissement d’un cheminement

En 1978, Messner fait la paire avec Habeler, Peter de son petit nom. Le duo atteint le sommet de l’Everest pour la première fois sans oxygène. Le retentissement est mondial. Un monument himalayen vient de tomber, les limites humaines ont été repoussées, un chapitre primordial de l’Histoire de l’Himalayisme