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Chroniques himalayennes de François Damilano

Chroniques himalayennes : ce dernier opus de François Damilano nous ramène à l’art du récit, sans lequel « l’alpinisme n’existe pas » n’en déplaise aux instagrammeurs que nous sommes devenus. Alors oui, écrire c’est se souvenir, à la Pérec, c’est figer les sentiments et les couleurs par lesquels nous sommes passés, « un précipité qui a nourri » l’auteur, par ailleurs guide, et réalisateur. Ce n’est pas l’athlète période années 90, qui courait à l’Ama Dablam qui noircit ses carnets, mais le témoin, qui a pris la caméra pour raconter ses voyages en haute altitude. Une quête que François raconte très bien, comme lorsqu’il accompagne Sophie Lavaud à l’Everest, versant tibétain. Dernier camp sur l’arête nord : « À 22 heures, c’est la sortie dans l’espace. Engoncés, encapuchonnés et quasiment aveugles… impossible de retirer les lunettes de soleil sous peine de se geler immédiatement les yeux. » L’Everest ? Il y parvient, comme Sophie. Contre toute attente, l’émotion n’est pas autant là au sommet, peut-être parce que le climax a été le lever de soleil, qu’il lui fallait filmer avec son sujet – Sophie donc. Où comment les obsessions du récit surpassent celles de l’alpiniste.

on a beau prêter l’oreille,
on entend seulement qu’on n’entend rien

Par François Damilano, éditions JME, 13,90 euros. 

Lucide, François Damilano sait ne peut empêcher son oeil de sociologue de voir la dérive du tourisme de haute altitude. Avec l’avènement des agences commerciales qui guident sur les 8000, puis la massification du business