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Simond, une histoire chamoniarde

Les premiers piolets Simond, à Chamonix. ©Simond

Quel alpiniste n’a pas dans son sac un mousqueton, un piolet ou un autre équipement Simond ? La marque chamoniarde s’est imposée dans le rack et le coeur des grimpeurs, encore plus aujourd’hui avec la force de développement de Decathlon. Simond propose désormais toute la panoplie pour l’alpinisme ou l’escalade, de la tente au piolet cascade en passant par les cordes. Depuis son camp de base à Chamonix, Simond propose de vraies solutions pour des nouveaux produits, incluant la recherche et l’application de procédés durables dès leur conception. Tour d’horizon.

L‘histoire de la marque Simond est étroitement liée à Chamonix et à l’alpinisme. Liée à Chamonix car la famille Simond est issue d’une ancienne lignée de cultivateurs de la vallée. De plus, les forgerons de Chamonix sont les premiers fabricants français (au XIXème siècle), et seule la marque Simond existe encore de cette époque. Elle peut donc se targuer d’avoir partagé et vécu les pages historiques de l’alpinisme avec les premiers aventuriers dans le massif du Mont-Blanc par exemple. Mais également d’avoir vu l’un de ses piolets atteindre le toit du monde il y a 70 ans lors de la première ascension de l’Everest.

Adolphe Simond, forgeron, créera son premier piolet en 1871, une production A Simond & frères. L’usine se trouvait alors au pied du glacier des Bossons (Haute-Savoie), et tous les ingrédients sont réunis : le savoir-faire (le fer et le bois), la technologie (la forge et l’électricité) et les pratiquants (les alpinistes aventuriers). Le tout à Chamonix, qui deviendra bien vite la capitale mondiale de l’alpinisme.

Première usine des Bossons. ©Simond

La famille Simond devant leur magasin à Chamonix. ©Simond

Claudius Simond et Edmund Hillary, avec les crampons Simond. ©Simond

La production s’étend aux crampons, aux pitons, aux mousquetons, Simond devient la référence mondiale de matériel de haute montagne dès les années 1920, avec des conseillers techniques tels qu’Edouard Frendo et le Groupe de Haute Montagne (GHM), oui, le même Frendo qui ouvra quantité de voies dont l’éperon qui porte son nom à l’Aiguille du Midi. Les premiers brevets (piton, crampon et piolet démontable) sont déposés par Claudius, le petit-fils, en 1943. Ce sont les conquérants de l’inutile Lionel Terray, Louis Lachenal et Edmund Hillary qui arboreront alors ce matériel lors de l’ascension du premier 8000 de l’histoire et lors de la conquête du toit du monde.

Simond modernise et révolutionne le matériel de montagne

L’histoire de Simond est étroitement liée à l’alpinisme parce que la marque modernise et révolutionne le matériel dès la fin des années 60. La première lame banane (Chacal 1975) permettant le développement de l’escalade en cascade de glace. Le premier crampon rigide (Makalu en 1972), et le premier piolet à manche déporté (Scud en 2000) ouvrent la voie à la nouvelle activité de dry-tooling. Entre 1970 et 2003, Simond a déposé une quarantaine de brevets et continue à collaborer avec les plus grands du milieu : François Marsigny (Piolet d’Or 1994, chef du département alpinisme à l’ENSA), Benjamin Guigonnet (Piolet d’Or 2018) ou encore l’ENSA (École Nationale de Ski et d’Alpinisme).

En 2004, l’arrière petit-fils, Ludger, vend l’entreprise à Wichard, forgeron français leader mondial de l’accastillage. Après quelques années de collaboration, Simond rejoindra finalement (en 2008) le réseau Decathlon qui souhaite enrichir son offre montagne. Une opportunité pour Simond de développer d’autres catégories de produits : cordes, harnais, chaussons, habillement, sacs à dos, tentes… Elle a ainsi atteint les 400 références produits.

Marion Thomas, athlète Simond, championne de France d’escalade sur glace. Elle utilise le piolet MAMBA. ©Ulysse Lefebvre

Une production chamoniarde

Localisée au pied du mont Blanc, l’entreprise est guidée par les valeurs piliers d’une course en montagne : responsabilité (sécurité comme environnement), engagement (physique et mental), liberté et esprit de cordée (partage, solidarité, confiance). Elle mise sur le «made in France », même « made in Chamonix » pour 100% de ses produits en métal conçus à Chamonix, de la conception à la fabrication d’EPI sportifs (Équipement de Protection Individuelle) en passant par la production.

Afin de pérenniser son savoir-faire sur le travail du métal, de maintenir un lieu de production en France et de renforcer son implantation dans la vallée, Simond a donc installé son nouveau camp de base à Chamonix. L’objectif est aussi de répondre à des objectifs de croissance et de rester un acteur incontournable de toutes les activités verticales.

Pérenniser son savoir-faire, maintenir un lieu de production Français
et renforcer son implantation dans la vallée,
Simond est de retour à CHamonix

Ce nouveau camp de base a nombre de fonctions : espace de recherche, d’innovation, de fabrication, de production et diffusion des produits, il permet de concevoir les outils en métal, de tester sur place les cordes, harnais, sacs à dos, chaussons et chaussures de montagne.

Un espace a été imaginé pour pouvoir venir échanger avec les équipes de conception et être dans une démarche constante d’innovation et de perfectionnement du matériel.

Toujours avec cette idée forte de faire vivre un héritage, un espace d’exposition a été pensé dans ce lieu Simond. Le musée retrace l’histoire de l’alpinisme à travers celle de Simond. Textes, photos légendaires, premiers outils, témoignages… permettent aux visiteurs de mieux connaître et comprendre le développement de la marque et ses liens profonds avec l’histoire de l’alpinisme. 

L’usine Simond, au pied du glacier. ©Simond

Camille Marot athlète Simond, première femme à entraîner le GEAN. ©Marc Daviet

EN 2022, la marque réalise 14% de son chiffre d’affaires
avec des produits éco-conçus

Et le développement durable !

Réduction de l’impact environnemental, durabilité, recyclage, matières plus durables, sont également des sujets qui animent la marque, travaillant par exemple sur une teinture Dope Dye pour ses cordes. Simond note pour ce produit une réduction de 36% d’impact écologique, comprenant aussi bien le CO2 émis et la pollution de l’eau (douce et marine) que l’épuisement des ressources naturelles (pétrole).

La marque inclut ses clients dans la recherche de consommation plus durable, en proposant un ressemelage des chaussons d’escalade (3 000 paires ressemelées en 2022) comme un recyclage de cordes, qui seront transformées en pièces plastiques pour l’industrie et 15% en laisse pour chiens et ceintures. La location, la réparation (piolets réparés directement dans l’usine de Chamonix) et l’achat de matériel d’occasion sont également possibles.

En 2022, la marque réalise 14% de son chiffre d’affaires avec des produits éco-conçus. Un travail de respect de l’environnement, qui semble aller de paire avec le lien fort que la marque entretient avec ses montagnes.

Découvrir le piolet Mamba de Simond dans notre article-test.