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La première traversée hivernale des Alpes à ski, par Léon Zwingelstein

À l’heure des réseaux sociaux et de l’information permanente, chaque skieur ou alpiniste, est désormais assuré d’avoir son quart d’heure – ou au moins sa minute – de gloire. Quel contraste avec Léon Zwingelstein qui, seul, voilà bientôt 90 ans, a entrepris dans un anonymat quasi absolu, une presque double traversée hivernale des Alpes. 2000 km et près de 60000 mètres de dénivelé en moins de 90 jours.

Tout commence le 1er février 1933. Rappelez-vous, six mois après les élections de l’été, le vieux président Hindenburg, faute de majorité, demande à Adolf Hitler de former un gouvernement et dissout le parlement. Ce même jour, Léon Zwingelstein (1899-1934), un ingénieur français de 34 ans, lourdement chargé, s’élance sur les pentes enneigées du Lautaret.

Voilà des mois, peut-être des années, loin des miasmes de la politique européenne, qu’il prépare son « voyage » à travers les Alpes. Entraînement physique et alpin, bien entendu, mais aussi équipement : une paire de skis d’à peine 2 mètres de long avec des carres en laiton et des fixations à ressort tendeur, des peluches à coller plutôt que des peaux de phoque à sangles, une paire de crampons, un piolet, une corde, un réchaud à essence et même une tente de 1,35 kg de sa fabrication qu’il peut convertir facilement en sac de bivouac ! 

Malgré les 22 kg de son barda, il entame les premiers virages sans hésiter. Le christiana est encore loin d’être parfait car, Zwing, qui a grandi en Bretagne, a