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Les chercheurs d’ores

Chaque fois, c’est le même torticolis.
L’année se termine et porte en elle la symbolique du passage. Tels les suricates, nous nous dressons sur fin décembre et nous tournons frénétiquement la tête, un œil vers hier, l’autre à demain. On regrette ou pas, on se dit que c’était bien ou que ça va l’être, on se résout, on se souvient, on se projette, on s’impatiente. Passé composé, futur antérieur sont nos mantras du moment. Il sera vite le 31, il sera minuit et l’on se jettera sur nos SMS pour parler de l’après à des gens qui sont loin, notre tête ailleurs. Une nouvelle fois, nous allons rater le présent.
C’est une vilaine habitude que l’on a prise de vivre à contretemps. Pour se soigner, on va là-haut.Aller en montagne, se dit-on, c’est fuir les trépidations d’un quotidien pressé où seules comptent les minutes d’après, négligées dès qu’elles sont celles de maintenant puis regrettées quand elles sont passées. La montagne est un fixateur de moments, c’est aussi pour ça que l’on y va, pour réapprendre l’immédiat. C’est joli mais c’est un peu mentir.
Cette montagne, on y pense des jours avant, souvent des mois, parfois une vie. Pendant l’approche, on se ménage car il y a la suite ; on se dit que l’on repassera là demain ou plus tard, lors du retour apaisé, du moins on l’espère et l’on songe aux difficultés à venir. Justement, elles sont là les difficultés qui nous invitent à nous recentrer sur la