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Les 4 via ferrata les plus impressionnantes des Alpes

©Jocelyn Chavy

Voici notre selection des quatre via-ferrata les plus mythiques des Alpes, de la plus longue à la plus déversante, aux quatre coins des Alpes ! D’un niveau soutenu à très difficile, ces via ferrata sont de superbes itinéraires souvent en altitude : préparation, entraînement et attention aux conditions météo seront des atouts nécessaires pour réaliser ce qui sera une journée épique en montagne.

Depuis les grandes villes, un weekend suffit pour cocher une de ces via ferrata, choisies (et toutes « testées ») pour leur caractère vraiment exceptionnel. Attention, certains de ces itinéraires se situent en altitude : même en été, les via ferrata de Leukerbad (Valais) ou Innerkoffler (Dolomites) peuvent voir des tempêtes de neige ! Quant à la seule via ferrata située en moyenne montagne, celle de la grotte à Carret, dans les Bauges, elle nécessite quelque entraînement de grimpeur en raison du dévers, tandis que celle du Roc de Tovière, à Val d’Isère, est probablement la plus vertigineuse. N’hésitez pas à faire appel à un professionnel : ils connaissent leurs parcours sur le bout des doigts.

 

N°1: La plus longue
Via ferrata du Daubenhorn, Loèche-les-Bains, Suisse

La via ferrata « la plus longue et la plus hallucinante de Suisse » comme le vante le dépliant touristique de la pittoresque station de Loèche-les-bains (Leukerbad pour les germanophiles), est sans aucun doute plus longue que n’importe quelle via française.
Equipée de deux kilomètres de câbles en comptant les traversées, l’impressionnante face du Daubenhorn permet d’établir la via ferrata de tous les superlatifs, avec ses mille mètres de hauteur. La difficulté tient plus dans la longueur, l’exposition de certains passages équipés plus sommairement qu’en France et surtout le vide omniprésent : une ambiance indescriptible pour une grande journée en montagne, avant un repos mérité dans les bains de cette station thermale non loin de Crans-Montana dans le Valais.

Comment y aller ?
Dans le canton du Valais, Loèche-les-Bains s’atteint par la route depuis Lausanne puis Martigny, et Sion (vignette autoroute obligatoire). En train : jusqu’à Loèche-Susten et ensuite le bus LLB. 3h depuis l’aéroport de genève.

Avec qui y aller ?
Les guides de Loèche-les-Bains, www.alpincenter-leukerbad.ch
L’association des guides du Valais, www.4000plus-vs.ch

L’itinéraire
Prendre le téléphérique du Gemmi pass, 2300 m. De là, redescendre 300 mètres de dénivelée pour prendre à main gauche le départ de l’itinéraire. Une très longue traversée câblée conduit au début des difficultés. Un premier grand pilier, où l’on franchit quatre échelles, mène à une grande vire herbeuse en 2 à 3h environ (échappatoire par un sentier à gauche). La via se poursuit dans un gigantesque dièdre rocheux, ambiance extraordinaire avec le vide qui se creuse. On atteint un vaste replat sous le sommet du Daubenhorn, puis une dernière série d’échelles franchit la dernière barre pour aboutir au sommet. Retour parfois enneigé jusqu’au col de la Gemmi et au téléphérique.
A savoir, la via est fermée à partir de mi-octobre en général. Il existe aussi une nouvelle via ferrata facile, typée « parc aventure », au col de la Gemmi. Infos : www.leukerbad.ch

En chiffres
Cotation : ED
Durée : 6 h
Approche : 30 min
Retour : 1h30
Dénivelé + : 1000 m
Altitude max : 2900 m

Dans la via ferrata du Daubenhorn. ©Jocelyn Chavy

N°2 La plus déversante
Via ferrata Jules Carret, Chambéry, France

Située dans un magnifique cirque, sur le rebord du plateau des Bauges et dominant l’axe Chambéry-Aix-les-Bains, la via ferrata Jules Carret offre en réalité deux parcours distincts. Celui de droite, le « P’tchi », s’avère nettement plus facile, d’un niveau « classique » en via ferrata ; Celui de gauche, dit de la Grotte à Carret, a fait polémique depuis sa création, avec accident et secours à la clé. En cause, plusieurs passages déversants, dont un surplomb extrêmement athlétique (on insiste), plus court mais pire que la via du Grand Dièdre à Crolles à titre d’exemple. Vous êtes prévenus : si vous n’êtes pas entraîné, habitué à l’escalade ou encadré par un guide, préférez sa variante de droite plutôt que la Grotte à Carret, prétendante au titre pas totalement injustifié de via ferrata « la plus dure de France ».

Comment y aller ?
Depuis Chambéry ou Aix (gare TGV), se rendre aux Déserts, dans le massif des Bauges, via St Jean d’Arvey ou la station de la Féclaz. Suivre l’indication « parking de la Doriaz ». De là, l’accès se fait « par le haut », via un col (sentier balisé) qui permet de basculer versant vallée. Une bonne descente, puis une traversée et une remontée sous la falaise mène aux deux itinéraires (départ du P’tchi dans une dalle à droite, de la Grotte à Carret au fond de la grotte du même nom à gauche).

Avec qui y aller ?
Bureau des guides d’Annecy, www.annecyguidesmontagne.com
Montemedio, agence de guides, www.montemedio.com

L’itinéraire
Nous décrivons ici l’itinéraire « ED+ » de gauche, celui de la Grotte à Carret. Départ dans la grotte en traversée, pas commode. Des ressauts raides mènent au pied du surplomb de l’arche : passage-clé vraiment très athlétique, avec des poignées en métal pour les mains et les pieds, en dévers. Il est très conseillé de s’encorder et de progresser en utilisant les broches en « queue de cochon ». Une grande traversée dans de belles dalles grises permettent de souffler avant l’ascension d’un pilier, coupée par un pont de singe délicat. Après le pilier, un pont népalais ramène sur la falaise principale. Echappée possible à droite (longue vire du « Trottoir à Jules ») pour ceux qui sont fatigués : le dernier mur de la via, à gauche, est court mais encore une fois en dévers.

En chiffres
Cotation : ED+
Durée : 3 h
Approche : 1 h
Retour : 25 min
Dénivelé + : 250 m
Altitude max : 1300 m

Dans la via ferrata de la grotte à Carret. ©Jocelyn Chavy

Dans la via ferrata de la Grotte à Carret. ©Jocelyn Chavy

N°3 La plus aérienne
Via ferrata du Roc de Tovière, Val d’Isère, France

Malgré un départ au cœur de la station, soit une marche d’approche nulle, la via ferrata du Roc de Tovière n’est pas à mettre entre toutes les mains, du moins dans sa version intégrale ; des échappées sont possibles, et les difficultés s’amplifient à mesure qu’on s’élève. Quand vous arrivez à Val d’Isère, le Roc de Tovière est cette grande paroi raide sur votre droite : âmes sensibles s’abstenir ! L’itinéraire complet est réservé à des « ferratistes » expérimentés, pour venir à bout d’un grand mur lisse et « gazeux » dominant la grande passerelle. Le vide est exceptionnel, l’ambiance hallucinante et il faut garder des forces pour la suite qui est encore longue, généralement à l’ombre, et semée de passages « à bras ». Référence dans la pratique en France, le Roc de Tovière mérite amplement un aller-retour à Val d’Isère à lui tout seul.

Comment y aller ?
A l’entrée de Val d’Isère (accès TGV depuis Bourg St-Maurice, 30 km), en arrivant à la Daille, prendre à droite (parking couvert). Départ près du parking privé de la Daille. La via débute dans la falaise boisée au-dessus.

Avec qui y aller ?
Bureau des guides de Haute Tarentaise : www.guide-montagne-tarentaise.com/
Compagnie des guides de Vanoise, bureau de Val d’Isère, www.cieguidevanoise.com/bureaux/valdisere/valdisere.html

L’itinéraire
Une première partie facile permet de s’échauffer doucement le long d’une croupe boisée (échappatoire). Ensuite une série de traversées aériennes et parfois raides entrecoupées de pont conduisent au pied de la grande passerelle, échappée possible avant celle-ci (sentier à gauche, cotation D jusqu’ici). Pour la 2ème partie, franchir la passerelle, gravir le grand mur lisse (court surplomb), plus impressionnant que difficile. La longue traversée ascendante qui suit est rude pour les bras, loin au-dessus de la route, avant une sortie dans des gradins. Depuis le sommet, descente par un sentier escarpé au milieu des paravalanches.

En chiffres
Cotation : ED
Durée : 3 à 4 h
Approche : 2 min
Retour : 45 min
Dénivelé + : 550 m
Altitude max : 2630 m

Dans la via ferrata du Roc de Tovière. ©Jocelyn Chavy

Dans la via ferrata du Roc de Tovière. ©Jocelyn Chavy

N°4 La plus historique
Via ferrata Innerkofler, Cortina d’Ampezzo, Italie

« Sont-elles vraies ou bien rêvées ? » Face aux Dolomites, ces fascinantes flèches de calcaire, l’écrivain Dino Buzzati se posait déjà la question. Station chic idéalement située au milieu des montagnes les plus spectaculaires des Dolomites, Cortina d’Ampezzo fait figure de « capitale » de ce vaste ensemble de massifs au nord de l’Italie, facilement accessible depuis Venise. Voici un excellent prétexte pour aller découvrir, plus qu’un itinéraire, un pan de l’Histoire, celle des soldats italiens qui creusèrent la montagne pour pouvoir observer l’ennemi d’alors, l’empire austro-hongrois. Véritable gruyère, l’arête du mont Paterno et les courants d’air de ses tunnels laisse l’imagination vagabonder, sur cette via ferrata historique, abordable, et très spectaculaire face au tryptique des Tre Cime, les montagnes les plus célèbres des Dolomites. En arrière-saison, Cortina et les Tre Cime retrouvent leur quiétude originelle, raison de plus pour en profiter.

Comment y aller ?
Par la route, longuet. Solution agréable : train, ou avion jusqu’à Venise, puis location auto ou train jusqu’à Calalzo di Cadore, puis bus, ou bus directement depuis Venise-Mestre jusqu’à Cortina. Depuis Cortina d’Ampezzo, monter à Misurina puis la route des Tre Cime, qui rejoint le refuge Auronzo, 2320 m, sans effort. Il faut passer la nuit à Auronzo ou dans l’un des deux autres refuges : Lavaredo ou Locatelli. Depuis Auronzo, contourner les Tre Cime pour atteindre la Forcella Lavaredo, col entre les Tre Cime et le mont Paterno que l’on va gravir, où se trouve le sentiero De Luca/Innerkofler. Le départ se fait juste au-dessus du refuge Locatelli alle Tre Cime.

Avec qui y aller ?
Plusieurs voyagistes proposent des séjours via ferrata dans les Dolomites (Terdav, Allibert entre autres). Sur place, les guides de Cortina d’Ampezzo, la « Scuola d’alpinismo » : www.guidecortina.com/it/

Itinéraire
La via De Luca/Innerkofler se faufile sur et « dans » l’arête nord du Paterno, hérissée de tours, qui de visu semble impraticable, mais en réalité passe sans difficulté grâce aux tunnels (lampe frontale nécessaire !). On débouche en face nord-est où l’on s’équipe en ferratiste pour remonter une rampe (câbles) jusqu’à une brèche. De là on peut gravir le sommet du Paterno en aller-retour, puis, de la brèche, suivre le sentier des Forcelle. Aérien et large comme un trottoir, l’itinéraire semble ensuite faiblir avant une dernière brèche impressionnante qu’il faut franchir pour trouver le vrai sentier. Traverser de vastes pierriers typiques des Dolomites pour retrouver le sentier n°104 qui ramène au refuge Lavaredo, puis à Auronzo.

En chiffres
Cotation : PD
Durée : 2 à 3 h
Approche : 1h30
Retour : 2 h
Dénivelée + : 400 m
Altitude max : 2744 m

En gravissant la via Innerkoffler on obtient une vue époustouflante sur les Tre Cime di Lavaredo. ©Jocelyn Chavy

Article initialement publié le 25 juin 2021.Â