Discret depuis son retour de l’Everest, Kilian Jornet Burgada n’a pas raccroché de dossard et a opté pour un défi qu’aucune course ne propose, sorti tout droit de sa caboche : un festin de sommets dans les Pyrénées frôlant l’indigestion. Pas de record revendiqué. Juste la création d’un itinéraire à son image, mêlant ultra-endurance, courses d’arête, skyrunning, alpinisme… Une chose est sûre, Kilian fait encore et toujours rêver les traileurs.
Il a les lèvres gonflées par le soleil, une barbe de 8 jours, les yeux dans le vague et sa voix traîne la fatigue accumulée durant un périple aux chiffres fous. Kilian Jornet n’est jamais aussi frappant que lorsqu’il est poussé dans ses retranchements, avec son attitude de petit enfant timide obnubilé par une idée fixe que les gens autour de lui peinent à comprendre. Ou peinent à concevoir, à minima. L’orgie de kilomètres et de dénivelé ingurgités dans ses montagnes natales des Pyrénées donne le tournis. Le delirium s’accentue en tentant d’appréhender ce ratio inconcevable : 43 000 m de dénivelé positif pour 485 km. Le tout en 155 heures compactées sur 8 jours.
« Je reviens là où tout à commencé », disait-il dans une vidéo nimbée de mystère, avant de prendre la route du nord de la Norvège jusqu’au sud de l’Europe. Rien que de voir l’itinéraire d’approche en bagnole pourrait donner des vertiges à un vieux routier. « Je ne veux pas faire une course au record ou aux gros titres,
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