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Antoine Cayrol est entre la vie et la mort.
Comme nous tous, vous me direz.
Sauf que son entre à lui s’est fragilement réduit depuis quelques jours. La faute à un type dont la gestion des aigreurs s’opère à coup de chevrotine, dans la tête et à bout portant. C’était mardi. Le 13. En plus d’être réduit, l’entre de M. Cayrol a été bouleversé car il ne dépend plus seulement de lui, un autre a mis les deux pieds dedans sans y être invité et en dicte désormais la teneur. Jusqu’alors le guide-voyageur auvergnat s’était occupé librement de sa vie et l’avait remplie comme bon lui semble. De l’Everest au Pôle Sud, d’El Capitan au Pôle Nord, du soleil à la glace, des rêves aux réalisations. Sans oublier de s’occuper des autres, ceux qui n’ont pas eu sa chance de choisir.
De ces vies originales qu’on dit risquées si l’on confond danger et densité.
Sauf que de sa vie, en montagne ou ailleurs, on en dispose comme on veut tant qu’elle ne dégrade pas celle des autres. Encore heureux. Sauf que celle d’un alpiniste, grimpeur, skieur, aussi forcené soit-il n’est pas plus risquée. On y croise, il est vrai, quelques dangers supplémentaires, à l’allure différente, moins incarnés mais, sachez-le, certainement pas plus de risques. René Daumal définissait l’alpinisme comme l’art de parcourir les montagnes en affrontant les plus grands dangers avec la plus grande prudence. Remplacez les montagnes par le quotidien et vous tenez la définition de l’existence.