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« Une sensation d’accomplissement cent fois plus forte qu’à la maison » : Lise Billon, Fanny Schmutz et Maud Vanpoulle racontent leur Cerro Torre

Maud Vanpoulle dans le mixte du Cerro Torre ©Lise Billon

Elles sont radieuses et elles ont de quoi. Lise Billon, Fanny Schmutz et Maud Vanpoulle viennent de gravir le Cerro Torre par le Filo Sureste, l’ex-voie du compresseur. Jointes par téléphone depuis El Chalten, en Patagonie, les trois femmes guides de haute montagne reviennent sur cette superbe ascension, fruit d’années d’amitié et d’expériences en commun. L’alpinisme comme sport collectif ? C’est en tous cas une histoire de cordée pour ce Cerro Torre. À la clé, une sensation d’accomplissement « cent fois plus forte » qu’à la maison. On veut bien les croire !

Quel goût a la vie après le Cerro Torre ? 

Maud Vanpoulle : On est sur un nuage ! Des fois on réalise, des gens à Chalten nous disent bravo, et on se met à pleurer ! On était au sommet dimanche [25 février, ndlr], et on a du mal à réaliser. On a mis cinq jours pour l’aller-retour Chalten-Chalten.

Comment étaient les conditions au départ ? 

Maud Vanpoulle : On est parties sous la pluie, par la traditionnelle approche de six heures de marche jusqu’à Niponino, où on avait fait une dépose de matériel au préalable. Puis le lendemain on approchait la base de la montagne qui était toute enneigée. On s’est dit qu’on allait jamais arriver à grimper du rocher dans ces conditions. Pour aller au col de la Patience, il y avait au moins vingt centimètres de neige fraîche sur le glacier. L’objectif était de tenter l’ex-voie du Compresseur, rebaptisée Filo Sureste ou