Cédric Sapin-Defour réfléchit beaucoup au petit déj, des réflexions bien serrées comme le café.
Et voilà qu’il nous renverse son espresso du lundi, dédié à tous les gros sacs.
L’ère est aux petits sacs.
À l’instar des sacs plastiques, bannis de nos cabas, les gros sacs à dos se sont faits expulser de nos montagnes. Pour tout dire, en 2017, un grimpeur alpiniste doté d’un grand sac sentirait un peu la naphtaline. Pour peu que son piolet dépasse de l’ensemble, c’est toute la préhistoire qui s’inviterait. Le vent du minimalisme souffle sur nos massifs, c’est ainsi, la montagne n’échappe pas à la tyrannie de l’amincissement. Seuls ces sacs à vin de chasseurs de chamois résistent à la tentation du petit litrage.
Aucun choix n’est innocent, celui du petit sac en dit beaucoup.
Il dit la marge. Peu de matériel suffira là où d’autres ont tout le rayon quincaillerie du Vieux Campeur en portatif. Il dit la vitesse, une seule journée à courir les parois quand d’autres ont pris la pension complète. Il dit la résistance aux éléments, nul besoin d’une garde robe quatre saisons dans la besace, la rudesse comblera la sobriété. En gros, petit, ça veut dire meilleur. S’équiper d’un sac Dora l’exploratrice dans la Walker est devenu le canon de l’excellence, le snobisme absolu. Lilliput et maxi caste. Aux gros sacs qui n’ont pas compris qu’ils étaient moins forts, les tout légers demanderont pour quel refuge ils réalisent un portage ou d’où ils ont prévu de décoller. P’tits
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