
Lundi 08 mars 2021.
La journée commence doublement mal.
D’abord parce qu’un lundi matin Ă 8h, l’Ă©dito devrait dĂ©jĂ ĂȘtre prĂȘt. C’est que le week-end n’en a pas vraiment Ă©tĂ© un. Comme le dit notre dicton de la rĂ©daction : « samedi et dimanche travaillĂ©s, Ă©dito mal barrĂ©. »
Surtout, parce que le lundi 08 mars est officiellement la journée internationale des droits des femmes.
Ouh pinaise.
Vite, il va falloir s’exprimer sur la question ! Trouver un angle, pas trop casse-gueule, pas trop gnan-gnan. Ni trop dur, ni trop mou. Ni pour ni contre, bien au contraire…
Une suée soudaine.
Coup d’oeil sur le tĂ©lĂ©phone. Ouf, pas de message de Marion P. Pas encore. Bon sang, faut qu’j’assure.
J’allume la radio. France Inter, radio autrefois de gauche, annonce que les patrons du CAC40 s’engagent Ă embaucher 30% de femmes dans les 10% de postes aux plus hautes responsabilitĂ©s. Je n’ose passer sur Europe 1 ou BFM…
©Ulysse Lefebvre
D’ailleurs, on en est oĂč chez Alpine SARL ? Le capital est dĂ©tenu par deux journalistes-photographes, deux gars. Caramba. OĂč sont les femmes ? Nous sommes pourtant Ă l’Ă©coute de toute proposition Ă©manant d’investisseuses. (investisseuse, oui ça se dit). L’argent n’a pas d’odeur, pas de sexe non plus.
Mais alors, Alpine serait macho ? Attendez, on se rattrape cĂŽtĂ© rĂ©daction. Notre journaliste le plus rĂ©gulier est une journaliste, Pauline B. On ne lui demande pas d’ailleurs de porter un regard particuliĂšrement fĂ©minin sur les sujets qu’elle traite. Ni dans un sens ni dans l’autre. Juste un regard de journaliste, point barre.
Coup d’oeil au-delĂ , sur notre page oĂč se retrouve l’Ă©quipe d’Alpine au sens large. Tout autour du magazine, gravitent d’autres journalistes, grimpeurs, alpinistes et autres skieurs du genre fĂ©minin. Du genre pertinent, lĂ©gitime et mĂȘme balĂšzes. Caroline C. pour la grimpe tendance trad, Elisabeth R. sur le Nanga Parbat, Anne J. contemplative, Aurore B. baskets aux pieds, Claudia Z. photographe au talent immense, Cat V. ou la dĂ©finition de la motivation, StĂ©phanie B. faut-il encore la prĂ©senter sur le rocher ? Rozenn M. et son Ćil implacable sur notre sociologie montagnarde.
on compte 40% de femmes
parmi notre lectorat
Alors je vous vois venir, avec votre petite calculatrice. Bien sĂ»r que ces quelques noms restent minoritaires par rapport au nombre d’hommes qui interviennent dans nos pages. C’est vrai et c’est sans doute le reflet d’une rĂ©alitĂ© des pratiquants. Reflet que l’on tente de redessiner en tendant le clavier Ă toujours plus de femmes. Discrimination positive ? Peut-ĂȘtre Si ça marche, pourquoi pas ?
D’ailleurs, Google nous dit que l’on compte 40% de femmes parmi notre lectorat. Il faut croire qu’il n’y a pas de sujets fĂ©minins ou masculins.
Alors quoi ? Alors aujourd’hui, en tant qu’homme Ă©crivant un jour dĂ©diĂ© au droit des femmes, je prends le droit de ne rien revendiquer ni de rien dĂ©plorer. Un coup de balai devant notre porte puis on se remet au boulot. Sans trompettes ni tambour, je vous invite simplement Ă lire, relire ou Ă©couter cette petite sĂ©lection de papiers publiĂ©s sur Alpine Mag les 364 autres jours de l’annĂ©e. CQFD.