Il est à bloc dans sa préparation pour le K2 prévu cet été : Benjamin Védrines vient de boucler un tour inédit de la vallée de Serre-Chevalier par les sommets. Au départ de Briançon, il a avalé les crêtes des Cerces jusqu’au Grand Galibier, puis, le lendemain, il a traversé les techniques arêtes des 3 Évêchés, des Combeynots puis des Agneaux et du Pic du Rif. Une saison de skieur de rando en …deux jours et 11850 mètres de dénivelé.
Benjamin Védrines suit un calendrier précis : celui de son entraînement, qui doit l’amener au K2, 8611 mètres, prêt pour l’ascension à la journée du deuxième sommet de la planète. Tel est son but, et le moins que l’on puisse dire, c’est que Benjamin Védrines a le talent pour varier son entraînement, privilégiant les grands tours mêlant ski et alpinisme. Une fois encore, il vient d’inventer une nouvelle façon de parcourir le Briançonnais, ou disons, un tour à la Lionel Daudet, version fast and furious.
Le 21 mars, Benjamin Védrines est parti de la collégiale Notre-Dame-et-Saint-Nicolas, aujourd’hui église parroissiale de Briançon, puis il a enquillé les crêtes versant sud de la vallée de Serre-Chevalier, où il est basé. Védrines a parcouru la crête de la Gardiole, le Grand Aréa, Tête Noire, les faciles mais longues crêtes du Chardonnet, est passé par le sommet du Grand Galibier avant de finir à la Pointe de la Mandette et une nuit réparatrice au refuge du Galibier. Bilan du premier jour : 46,67 kilomètres, et 5756 m de dénivelé !
Une manière originale et inédite de parcourir sa vallée
Le lendemain matin, un départ matinal le conduisait aux aurores au classique Pic Blanc du Galibier, puis sur l’arête des Trois Évêchés, avant de revenir au sud par le Lautaret pour la suite de cette deuxième tranche de ce tour intégral de Serre-Che.
Le plat de résistance ? Montée puis descente des Combeynots, avant une remontée en face nord-ouest des Agneaux, qu’il connaît plus que bien pour avoir bouclé cinq itinéraires sur ce même sommet il y a peu. Les Agneaux où Benjamin Védrines en a bavé : « faire la trace ma demandé beaucoup de courage et de ténacité » dans cette face où il s’est enfoncé aux genoux.
Mais la « forme bien présente » lui a permis d’atteindre le sommet de l’Agneau Blanc, et par un passage à 50° skis aux pieds relier l’Agneau Noir puis la descente. Restait la traversée des Dômes de Monêtier par le pic du Rif, puis par la Condamine rejoindre le col du Prorel. Une dernière descente, pour partie à pieds, a conduit Benjamin Védrines à Briançon. Bilan de cette deuxième journée : 61,48km pour plus de 6000 mètres de dénivelé. Ce qui lui fait dépasser les 11000 mètres, soit une Pierra Menta en deux jours. Énorme, on vous dit.
Avec ce tour intégral de Serre Che, Benjamin signe une superbe manière de parcourir ses sommets fétiches entre Cerces et Écrins. Et une fois de plus, inédite !