Reinhold Messner fait partie de ces célébrités à la fois connues du grand public et reconnues par le milieu. En plus d’avoir réalisé l’inégalable en étant le premier alpiniste à gravir l’Everest sans oxygène puis les 14 x 8 000m, l’italien a toujours eu a coeur de s’exprimer dans de nombreux livres. Ecrivain inlassable et éloquent, rencontre avec l’un de ceux que l’on écoute encore avec attention, 50 ans après ses plus belles ascensions.
Il a la poignée de main ferme et décidée, droit dans ses bottes, droit dans les yeux. Le sourire aussi, le même qu’en 1978, le bandeau dans les cheveux en moins, à une époque où les médecins lui pronostiquent une ascension de l’Everest sans oxygène sans retour possible, du moins sans séquelles. A 75 ans, Messner porte toujours la crinière du lion qu’il a été en montagne et avec ses épaules encore larges, son charisme n’a rien perdu de sa superbe. Mieux, on peut désormais le voir trinquer volontiers, un verre de rouge à la main. Quant à la tête, elle va toujours très bien merci. Seul indice de la destinée himalayenne de l’homme pressé, plus habitué aujourd’hui au costume noir qu’à la Gore-tex, le dze, cette petite pierre autrefois monnaie d’échange au Tibet, aujourd’hui bijou, porté autour du cou par les alpinistes attachés à l’Himalaya. C’est que Monsieur Messner est aujourd’hui une personnalité publique, un business man diraient les mauvaises langues. Après avoir été élu député européen Vert en 1999, Hulot avant l’heure,
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