L‘autre jour, alors que je bouclais un chouette tour de Margériaz, quelle ne fût pas ma surprise une fois de retour sur le versant station de cette montagne! Il faut dire que venant du sauvage versant Plainpalais via le trou de l’agneau, le contraste saute au yeux.
De loin je vois une vaste plateforme, sur le rebord.. Comme je redescends par le sentier qui longe les hautes falaises sud, j’aurais bientôt idée de ce que c’est que ce nouveau machin… Et bien figurez-vous que je ne sais pas qui de la SEM (société d’économie mixte qui gère la station), des communes d’Aillon le Vieux ou d’Aillon le Jeune ou de Chambéry métropole a eu l’idée, mais v’la t’y pas que cette grande terrasse accueille quatre tables de pique-nique avec vue panoramique et …tatatata : une plancha d’au moins deux mètres de long!
Plancha qu’une personne vient donc ouvrir aux horaires indiquées pour la rendre fonctionnelle et disponible, avec sa réserve de gaz, ses ustensiles de cuisine et même l’huile. Comme on n’est jamais à court d’idée, ils nous ont aussi pondu des sortes de fauteuils design : un gros transat biplace en bois et 3 sièges en métal avec lattes de bois du plus bel effet. J’avoue que perché sur les rochers, c’est limite un peu casse-gueule pour s’installer, mais bon, rien n’est trop beau pour attirer le badaud randonneur.
Vous l’aurez compris, je suis un brin taquin et il s’agit bien d’un coup de gueule vers ce que je qualifie (avec d’autres) de disneylandisation des espaces naturels !
Disneylandisation des espaces naturels. Toujours plus, mais pourquoi ?
Margériaz cicatrise à peine des balafres que la création des pistes de ski lui avait infligée. La station, bien que pas des plus intégrée, faisait enfin à peu près partie du paysage. Et voilà qu’on nous pond une plateforme qui doit faire pas loin de cent mètres carrés, avec terrassement, gros plots en bétons, poutrelles métalliques en section de 20cm (presque un abri anti-bombe…) avec une plancha.
Sincèrement quand j’ai lu ce qui était écrit sur le panneau, les bras m’en sont tombés. Une p***** de plancha.
Je suis super déçu qu’ils n’aient pas pensé à mettre un branchement électrique, parce que franchement, ça ferait un super dance floor et une bonne petite rave-party l’à-haut (y en a déjà eu une en se branchant au tableau électrique de la gare d’arrivée du télésiège), ce serait la classe.
J’aimerais vraiment comprendre la logique dans cette installation, dans quel sens de développement touristique cela nous mène-t-il ?
Et puis ces sièges, c’est quoi le truc ? On veut attirer des randonneurs tellement chics que l’herbe de Margériaz n’est pas assez douce pour leur saint popotin ?
Margeriaz, été 2023 ©Sylvain Dussans
