Chambéry, le 15 octobre 2018
Madame la Mort,
Je me permets de vous Ă©crire afin de vous faire part de mes questionnements, parfois de mes incomprĂ©hensions, relatifs Ă votre mode de fonctionnement. Sauf erreur de ma part, il semble que vous soyez particuliĂšrement active, pour ne pas dire zĂ©lĂ©e, auprĂšs de lâunivers de la montagne et de ses reprĂ©sentants et ce, depuis que les Hommes se sont mis en tĂȘte de gravir les sommets pour le seul plaisir de le faire. Mettons-nous immĂ©diatement dâaccord, il est Ă©vident quâil y a plus Ă plaindre que nous autres alpinistes, grimpeurs, himalayistes, skieurs, Base-jumpers, soloistesâŠet autres joueurs mourant dans lâintensitĂ© de nos choix, la conscience de nos privilĂšges et la beautĂ© de notre dĂ©cor. La relativitĂ© de nos souffrances au regard de celles du Monde est une Ă©vidence, ne nous fĂąchons pas sur ce point prĂ©cis. Je sais comme votre colĂšre peut se faire dĂ©finitive. Toutefois, je mâautorise un doute. Ne seriez-vous pas, Madame la Mort, influencĂ©e par cette espĂšce de croyance absurde qui voudrait que mourir dans et de sa passion soit la plus enviable des fins ? Jâignore qui vous a soufflĂ© cette idĂ©e, pour sĂ»r des personnes tout Ă fait frĂ©quentables mais dont le dĂ©faut majeur semble dâĂȘtre vivants. Lorsque nous sommes en vie, nous les humains portons en nous un tas de certitudes sur la mort et les exprimons volontiers alors que nous maĂźtrisons finalement assez peu le sujet. Parler de la mort des autres, notammentCET ARTICLE EST RESERVĂ AUX ABONNĂS Connectez-vous ou abonnez-vous pour avoir accĂšs Ă tous nos articles.Â