Pour encadrer des milliers de jeunes démobilisés, et, peut-être, préparer la revanche, le gouvernement de Vichy donne sa bénédiction à la création de Jeunesse et Montagne, alternative des Chantiers de Jeunesse, en 1940. En montagne, les jeunes y trouvent leur compte pendant les huit mois obligatoires : rénovation et construction de refuges, réfection de sentiers mais aussi courses en haute montagne, avec des jeunes chef de cordée comme Gaston Rébuffat et Lionel Terray. Gérard Guerrier retrace l’histoire de cette organisation qui inquiétera rapidement les Allemands.
Août 1940. Encore sonnés par la défaite, les Français commencent à prendre conscience de la réalité de l’armistice du 22 juin : les deux tiers du territoire livrés à la soldatesque et la police allemande ; un million et demi de jeunes hommes et pères de famille, prisonniers en Allemagne, gages de l’asservissement du nouvel État Français ; une armée croupion réduite à cent mille hommes désarmés et un tribut de quelques 400 millions de Francs par jour (équivalent à 180 millions d’Euro) pour payer l’armée d’occupation !
Si le maréchal Pétain tente, contre toute évidence, de faire croire que « l’honneur est sauf », l’affaire est rude pour nombre d’officiers et sous-officiers qui, des fjords norvégiens aux crêtes alpines, se sont bien battus. Qui croire, que faire ? Les voilà partagés entre un général de brigade inconnu, prophète auto-proclamé, réfugié à Londres, et le vainqueur de Verdun qui promet la « Révolution Nationale » ; un fourre-tout idéologique basé sur
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