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Courses sans fin : trail-running façon hamster ou vraie tendance à repousser les limites ?

Entretien avec P. Sterdyniack, psychologue du sport

Infinity Trail, Everesting, Barkley,Terminorum  : challenges informels ou compétitions officielles, les courses en montagne qui consistent à répéter la même boucle pendant des heures se multiplient depuis quelques années. Mais qu’est-ce qui pousse les coureurs à s’élancer sur ces formats  ? Le confinement de 2020, qui a contraint les sportifs à s’entraîner dans un périmètre très restreint, a-t-il laissé des traces ? Entretien avec Pascale Sterdyniack, psychologue du sport, préparatrice mentale et traileuse longue distance.

« Laissez-vous tenter, vous ne risquez rien  ». C’est ainsi que les organisateurs du circuit français de Backyard Ultra promeuvent leur compétition : à savoir, une course individuelle qui consiste à parcourir une boucle de trail de 6,706 kilomètres en moins d’une heure, puis de recommencer autant de fois que possible jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’un seul concurrent en lice. Depuis 2020, l’américaine Courtney Dauwalter détient le record féminin avec 68 boucles effectuées, soit 456 kilomètres parcourus en 68 heures. Cette année 2021, l’anglais John Stocker a décroché le record du monde en arrivant à bout de 81 boucles, soit 542 kilomètres parcourus en 81 heures.

En France, ces courses portent le nom évocateur d’Infinity Trail. Le concept a été imaginé par le légendaire Lazarus Lake (de son vrai nom Gary Cantrell), créateur de la non moins légendaire Barkley, dont nous vous parlions ici. Certes, les Infinity Trail sont d’abord le fruit d’un cerveau amateur de défis inhumains et d’épreuves dantesques, mais ces courses s’inscrivent par ailleurs dans une tendance plus