fbpx

Chamonix 1943 : Premier de Cordée, chef d’oeuvre de Frison-Roche, est adapté au cinéma

©Photos issues de la collection Frison-Roche - Archives municipales de Chamonix Mont-Blanc.

Il y a 80 ans tout juste s’achevait dans le massif du Mont-Blanc une réalisation exceptionnelle à plus d’un titre. Il s’agissait de mettre en image le roman de Roger Frison-Roche – premier best-seller sur le thème de la montage – avec des scènes d’escalade exécutées quasiment sans trucage. Mais surtout, il fallait suffisamment d’audace pour s’offrir cette parenthèse de liberté au cœur de la Seconde Guerre mondiale. Une parenthèse pas aussi « enchantée » qu’on aime l’imaginer, et qui se refermera bien vite sur l’équipe du film. Plongée dans les coulisses de Premier de cordée, le film de Louis Daquin.

«Comment on a tourné Premier de cordée», c’était le titre d’une brochure écrite par Roger Frison-Roche lui-même, et qui devrait aujourd’hui constituer notre principale source pour raconter cette histoire. Engagé comme « conseiller technique » du film, Frison-Roche était évidemment le mieux placé pour partager ses souvenirs avec le public. Mais voilà, au printemps 1944, le « Filmprüfstelle » en a décidé autrement. Le « Filmprüfstelle », c’était le bureau des critiques de films, créé en Allemagne en 1920, et dont les pouvoirs furent renforcés par le pouvoir nazi. Cet organisme refusa tout net la parution de cette brochure, « en raison de la personnalité de l’auteur. »

Dans un courrier du 23 mars 1944 adressé à Roger Frison-Roche, le responsable de l’Édition sociale française, qui avait tout préparé pour la sortie de ce petit livre, s’excuse de l’annulation de ce projet. Et informe l’écrivain que le