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Saskia, roman acéré de Guillaume Desmurs

Un massif « plaqué or » et sa ville capitale, Chamonix, passée au vitriol. C’est une histoire du temps à l’échelle d’un homme, au pied des montagnes qui changent à l’échelle d’une vie. D’abord un jeune gars venu d’ailleurs, un papillon qui va se brûler les ailes à Chamonix-l’unique, qui a cru pouvoir passer sous les fourches caudines de l’ENSA et glaner sa médaillle. L’école des guides ? Un cadre qui ne convient guère quand on aime la liberté, celle de grimper, et celle de coucher avec la très belle copine du professeur-guide.

Saskia est l’étoile polaire de sa vie, elle sera d’abord amour, puis perte. La médaille du guide ne sera pas la libération. Le grand soir de l’alpinisme tant désiré n’arrivera pas non plus. Le héros largue ses chimères de granite pour dénoncer « l’inquiétant déplacement de l’intérêt général vers l’intérêt particulier ».

On a tous besoin de vertige sans quoi la vie s’aplatit tristement

Saskia, Guillaume Desmurs, éditions Paulsen, coll. Guérin, 21 €, 180 p. 

Impossible d’en dire plus sans divulgâcher ce roman étonnant, roman d’amour et d’anticipation. Roman ambitieux de Guillaume Desmurs, par ailleurs journaliste, spécialiste des stations de ski en transition, éditeur. Son précédent roman, La foulée suspendue, une histoire autour de la disparition d’une égérie du trail, nous avait rapidement perdus. Saskia et son triptyque – trois périodes de la vie des deux principaux personnages – a de quoi déstabiliser le lecteur, y compris avec une grosse ficelle en cours de