Il y a cinq ans – déjà – Alpine Mag consacrait une enquête à la lutte anti-dopage dans le trail. Notre conclusion à l’époque : les pares-feu contre la triche étaient plutôt faiblards et faciles à contourner pour quelqu’un de mal-intentionné. Ce n’est pas pour rien que nous avion titré « Trail running, le mirage de l’anti-dopage ». Il était temps de se repencher sur le sujet, alors que l’été 2023 fut ponctué de performances exceptionnelles (records de Rémi Bonnet en Suisse et aux US, le hat-trick hallucinant de Courtney Dauwalter en ultra). Le système anti-dopage en place est-il aujourd’hui suffisant pour rassurer les sceptiques concernant ces exploits ?
En juin dernier, le petit monde du trail s’émerveillait devant deux performances magistrales. En l’espace d’une semaine, les nouveaux records des côtes ITRA homme et femme ont été établis coup sur coup. La fusée helvète Rémi Bonnet signait d’abord un chrono stratosphérique sur une classique de la course en montagne, à la Neirivue-Moléson. Calcul de l’ITRA : 970 points, 4 unités de plus que la précédente référence de Walmsley sur la Western States 2019. Certain médias titraient ainsi « la plus grande performance de l’histoire du trail », même si la notion de record absolu dans une discipline aussi polymorphe est à prendre avec des pincettes. Quelques jours plus tard, la reine Courtney Dauwalter faisait de nouveau buguer les compteurs sur un registre totalement différent, flashant à 872 points ITRA sur un 100 miles. Elle mettait ainsi moins de 15h30
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