Grands espaces, champions adulés et primes de courses dérisoires : on donnerait au trail running le bon dieu sans confession. Or, dans un sport aux enjeux croissants, existe-t-il une lutte antidopage efficace pour s’en assurer ? Exploration des méandres d’un système antidopage balbutiant.
out va bien, rien à signaler. Après la Diagonale des fous et les Templiers, la saison 2018 se clôt dans un calme plat sur le front de la lutte anti-dopage. Oh, certaines années, quelques vaguelettes sont venues perturber les certitudes que non, décidément, toute dérive serait inimaginable. Ce fut le cas en 2015 lorsque l’UTMB connut un petit séisme dont l’épicentre était le contrôle positif à l’EPO du jeune Équatorien Gonzalo Calisto, arrivé 5e place du Triangle de l’Amitié. Un produit lourd aux nauséeux relents d’années 90 et 2000. Gonzalo Calisto a tenté comme beaucoup avant lui d’expliquer cette anomalie. Vivant au-dessus de 2800 mètres d’altitude, son organisme aurait fabriqué naturellement plus d’EPO que la moyenne. Excuse rejetée. L’athlète fut condamné par l’IAAF (International Association of Athletics Federations) à deux ans de suspension. L’épisode reste un fait rarissime dans la jeune histoire du trail, mais il a jeté un voile sur l’angélisme ambiant. Ou conforté les désabusés. La preuve que la lutte antidopage y est efficace, ou que seuls les étourdis se font prendre dans le filet ?
Les anonymes du Col de Voza, Ultra Trail du Mont Blanc. © Jocelyn Chavy.
Pas d’argent, pas de dopage ?
Malgré un essor considérable ces dix dernières années,
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