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Traversée des Grandes Jorasses

Les plus belles courses d'Alpine

C’est une montagne bien connue de la plupart des alpinistes : les Grandes Jorasses, dans le massif du Mont-Blanc. Sa réputation lui vient de sa face nord, haute de 1200 mètres, souvent associée à celle de l’Eiger et du Cervin, la fameuse trilogie des “trois grandes faces nord des Alpes”. Nous ne vous emmenons pas dans la face ford mais sur le fil des Grandes Jorasses, à la frontière entre la France et l’Italie, à la découverte de cette longue arête effilée, perchée au-delà des 4000 mètres, entre la Dent du Géant et la Pointe Walker. Immersion pendant 48h dans un autre monde.

En ce premier jour, nous quittons le refuge Torino à 4h30 du matin avec Mathias, Polo et François. Direction la base de la Dent du Géant pour prendre pied sur l’arête, après avoir traversé le glacier du Géant. L’ambiance “gazeuse” dès le départ de l’arête en neige met tout de suite dans le bain !

La dent du Géant. ©Antoine Bouvier

Montée vers l’aiguille de Rochefort. ©Antoine Bouvier

La mer de Glace et l’envers des aiguilles de Chamonix. ©Antoine Bouvier

 ©Antoine Bouvier

©Antoine Bouvier

Concentration et précision seront de rigueur durant les deux jours à venir. Les montées et descentes successives sur le fil des arêtes de Rochefort s’enchaînent bien, parfois en glace, parfois en rochers instables.

Nous parcourons successivement l’Aiguille de Rochefort (4001m), premier des sept “4000” au programme de cette traversée, puis la Calotte de Rochefort et enfin le Dôme de Rochefort (4015m), avant de rejoindre par de nombreux rappels le col des Grandes Jorasses et le bivouac Canzio. C’est généralement là que l’on passe la première nuit : nous décidons cependant de continuer notre chemin pour grimper les longueurs en 4+ de la Pointe Young sous le soleil de l’après-midi, plutôt que le lendemain matin, de nuit sur du rocher froid. Nous dénichons après encore quelques efforts deux “bonnes” terrasses sous la Pointe Marguerite, pour un bivouac 5 étoiles les pieds dans le vide !

Pause méritée au bivouac Canzio. ©Antoine Bouvier

Longueurs grimpantes de la pointe Young. ©Antoine Bouvier

Tout proche du sommet de la pointe Young. ©Antoine Bouvier

Dernier effort pour rejoindre notre bivouac sous la pointe Marguerite. ©Antoine Bouvier

Top confort. ©Antoine Bouvier

Chambre avec vue. ©Antoine Bouvier

Après une courte nuit de repos, nous reprenons l’escalade de la Pointe Marguerita (4065m) par une longueur en 4+ au lever du jour qui réveille sur du rocher froid ! Ca tombe bien, car la désescalade qui suit demande une grande attention : à califourchon sur le fil de l’arête avec 1000m de gaz de chaque côté ! Je me rappellerai toujours Mathias qui me lance : “tu feras gaffe c’est un peu gazeux” ! Tu m’étonnes !

L’enchaînement se poursuit, parfois sur le fil, parfois en face nord, pour parcourir successivement la Pointe Hélèna (4045m), la Pointe Croz (4110m), la Pointe Whymper (4184m), et enfin, le point culminant de ces Grandes Jorasses : la Pointe Walker (4208m). La descente est encore longue par la voie normale italienne en face sud : cramponnage dans la raide descente sous la Walker, traversée de glacier, désescalades et rappels se succèdent pour mener jusqu’au refuge Boccalate et au village de Planpincieux, fin de cette aventure, 3000 mètres plus bas. Pour autant, il m’aura fallu quelques jours pour que mon esprit redescende lui aussi, après ce voyage d’une rare intensité, dans une ambiance vertigineuse…

 

Du gaz dans la descente de la pointe Marguerite ! ©Antoine Bouvier

©Antoine Bouvier

©Antoine Bouvier

©Antoine Bouvier

Le sommet de la pointe Walker. ©Antoine Bouvier

Presqu’en bas, avec toute la traversée au-dessus ! ©Antoine Bouvier

Massif du Mont-Blanc, Grandes Jorasses, 4208m, Traversée de l’aiguille de Rochefort à la pointe Walker
D, 5c max, 2 jours.

Accès
Depuis le refuge Torino (3371m), Pointe Helbronner

Topos 
Neige, glace et mixte, Tome 1, François Damilano, JMEditions

Matériel
Corde à simple de 50 m,  un jeu de friends et quelques coinceurs, nombreuses sangles, matériel d’alpinisme pour le glacier, et de quoi dormir une nuit (ou plus!) en bivouac

Longue course d’arête sur une montagne mythique qui ne vous laissera pas indifférent !

 Mise en garde : le glacier de Planpincieux, sur le versant sud des Grandes Jorasses, est surveillé de près car l’un de ses séracs menace de s’effondrer. L’accès au Val Ferret peut être fermé en cas de risques importants. Renseignez-vous auprès de l’office de tourisme de Courmayeur.