La face nord du Changabang, 6864 mètres vient d’être répétée par le GMHM dans un style alpin ultra-rapide. Caché dans un coin de l’Himalaya indien proche de la Nanda Devi, le Changabang a vu passer le gotha de l’alpinisme. Une histoire fascinante, parfois tragique, souvent flamboyante.
L’Inde du nord a ceci de particulier qu’elle recèle parmi les plus beaux sommets de l’Himalaya : dans le Garhwal, le granite n’a rien à envier à la Patagonie, quoique le Changabang, l’un des sommets les plus mythiques de la région, n’ait vu au final que peu d’ascensions. L’une des raisons vient de sa position sur la bordure du sanctuaire de la Nanda Devi, le plus haut sommet indien, 7816 m, dont l’accès est interdit par les Indiens depuis 1983. En 1965, la CIA y place un dispositif de surveillance fonctionnant au plutonium pour espionner les Chinois mais une avalanche aurait balayé l’engin, polluant la rivière dans le sanctuaire… et le Gange lui-même. De là à dire que le sanctuaire est interdit pour cette raison, nul ne peut le dire, mais la première voie sur la montagne, œuvre d’une expédition de Chris Bonington en 1974 par la face sud-est et l’arête est, n’est plus accessible, l’accès étant côté Sanctuaire.
Le Changabang a vu défiler le gotha de l’alpinisme britannique, et mondial. En 1976, les Japonais emmenés par Naoki Toda ouvrent l’arête sud-ouest en 33 jours tandis que Peter Boardman et Joe Tasker, deux des plus brillants alpinistes anglais, ouvrent en face ouest, ce
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