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Suivez le guide | les 5 bases pour débuter en via ferrata

© vuedici.org / Petzl

Vous êtes en train de randonner quand, soudain, vous vient l’envie de tenter la verticalité. La via ferrata est un parfait moyen de découvrir les plaisirs de la falaise ou de la montagne sur un mode de progression doux et abordable. Elle nécessite cependant quelques connaissances de base. Suivez notre petit guide pour vous lancer dans les joies de l’escalade câblée.

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Tout ce matos ?!

Avant toute chose, la Via ferrata nécessite un peu de matériel spécifique. À l’image d’une ascension en escalade ou en alpinisme, gravir une via ferrata vous plonge dans un univers vertical dominé par les lois de l’apesanteur.
Il vous faut donc UN CASQUE. Eh oui. De suite, ça fait soit très pro, soit très… myticole… Quoiqu’il en soit, il est indispensable d’emmener de quoi vous protéger des chutes de pierre grâce à un casque aux normes spécifiques liées à l’escalade et l’alpinisme (NF EN 12492). Confortable, léger, à la taille adaptée, le casque saura se faire oublier, à part sur les photos peut-être…

Vient ensuite le BAUDRIER ou harnais d’escalade. Là, on touche au Graal du grimpeur. La « baudard » c’est l’élément indispensable pour se raccrocher à la paroi, au câble, au barreau, à son compagnon de cordée ou tout autre élément fixe et fiable qui vous maintiendra debout. Il doit être assez confortable pour que vous puissiez (éventuellement) y rester assis sans avoir de suite les cuisses et les hanches hachées menues.

Quant à la LONGE AVEC ABSORBEUR D’ENERGIE, c’est l’élément essentiel et caractéristique de la via-ferrata. Cette longue relie votre baudrier (et donc vous) à la ligne de la via-ferrata (câble ou barreau). Les mousquetons sont au nombre de deux, pour qu’il y en ait toujours un d’accroché lorsque vous déplacez l’autre (malin hein) et l’absorbeur d’énergie, ce gros sandwich de sangles cousues) permet de réduire l’impact d’une chute sur votre corps.

Avec tout ça, vous pouvez sortir normalement de n’importe quelle via-ferrata. Mais tout le monde n’a pas votre niveau d’athlète et certains passages peuvent nécessiter des précautions complémentaires. C’est pourquoi, une CORDE dynamique, quelques DEGAINES et un SYSTEME D’ASSURAGE avec MOUSQUETONS permettront d’assurer un second voire un troisième grimpeur dans des passages ou une chute, même enrayée par l’absorbeur, impliquerait des chocs plutôt désagréables, comme lors d’un pendule avec atterrissage sur barreaux de fer par exemple. Enfin, il n’y a pas de petit confort qui ne vaille la peine, alors prenez une petite paire de GANTS de cuir. Solides, ils éviteront à vos mains peu habituées de subir les frottements du métal. Si vous êtes maçon, boulanger ou charpentier, vous pourrez sûrement vous en passer.

le casque saura se faire oublier,
à part sur les photos peut-être…

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La longe ou la vie ?

La longe avec absorbeur est souvent vue comme un gadget par certains grimpeurs confirmés. À les entendre, un bout de sangle et un mousqueton suffisent… Que nenni. D’autres grimpeurs très confirmés vous diront aussi qu’ils ont chuté ou ont été témoins de chutes et que cette fameuse longe leur a littéralement sauvé la vie, a minima la colonne vertébrale. Comment ? Si vous chutez, les sangles cousues entre elles, et qui constituent l’absorbeur, se décousent très rapidement mais progressivement. Elles diminuent ainsi le choc ressenti par votre squelette (la force-choc). Sans cette longe avec absorbeur, la moindre chute vous briserait le dos façon puzzle. Alors, on l’emmène ?

l’absorbeur diminue le choc ressenti par votre squelette

© Lafouche / Petzl

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Installation : mode via activé

Ça y’est, vous avez enfilé la panoplie du guerrier de via ferrata. Vous êtes prêts pour une aventure verticale aussi nouvelle que grisante. Vous êtes bouillant de détermination, de force pure et d’esprit d’aventure. Vous allez foncer tel un lion… Oui mais pas de précipitation !
L’installation de la longe sur le baudrier est cruciale. Elle ne prend que 16 secondes mais vous demande 16 secondes d’attention. Pour cela, prenez la sangle par la boucle issue de l’absorbeur. Passez le tout dans le pontet du baudrier, puis passez les deux brins avec mousquetons dans l’anneau issu de l’absorbeur. Tirez pour serrer. Vous devez obtenir une « tête d’alouette » propre sur le pontet. Pour votre confort à venir, pensez à accrocher de suite un mousqueton sur le connecteur de point de repos. Il vous servira à vous vacher (vous accrocher de manière fixe) à un barreau pour vous reposer sans solliciter l’absorbeur.
Vient enfin le moment d’un dernier coup d’œil sur votre partenaire (vous partagez forcément ces moments intenses avec quelqu’un non ?) C’est le partner check, en anglais dans le texte, soit une vérification mutuelle de la position du casque, de l’accrochage du baudrier, de la longe et de ses mousquetons. Essentiel aussi pour la confiance mutuelle et ce fameux esprit de cordée.

Vous allez foncer tel un lion…
Oui mais pas de précipitation !

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Comment ça marche ?

Règle numéro 1 : vous devez toujours être longé au câble. C’est pour ça que vous avez deux mousquetons, et vous ne les déplacerez jamais en même temps mais toujours l’un après l’autre. Trop long ? Trop fastidieux ? Trop répétitif ? C’est sûr qu’une chute est autrement plus rapide, facile et inédite ! Aussi, n’attachez jamais l’un des mousquetons au baudrier car cela entraverait le fonctionnement de l’absorbeur. Ensuite, il suffit de faire glisser avec soi les mousquetons le long du cable et de les détacher puis rattacher l’un après l’autre lors d’un fractionnement, matérialisé par ces « queues de cochon » ou des ancrages classiques à franchir.
Vous êtes lancé, flamboyant dans la via, survolant les fractionnements, manipulant la longe avec une fluidité féline. Oui mais soudain le voilà : le coup de mou ! Pas de panique. À part votre ego, nul organe vital ne devrait être touché. Grâce au mousqueton préparé dès le départ sur le point de repos de votre longe, vous pouvez instantanément vous vacher à un barreau et relâcher les bras pour retrouver le fluide vital qui vous manque soudainement.

© Lafouche /  Petzl

soudain le voilà : le coup de mou ! Pas de panique.
À part votre ego, nul organe vital ne devrait être touché.

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Et la corde, c’est juste pour faire pro ?

Non, la corde permet de partir tranquille en sachant qu’il sera possible d’aider un grimpeur en cas de difficulté. Pour ce faire, il s’agit de tirer des longueurs et de constituer des relais comme en escalade, avec le principe d’un leader et d’un second (et/ou troisième de cordée.) Elle s’utilise donc en cas de difficulté ponctuelle ou dès le départ pour assurer la sécurité de grands débutants peu sûrs d’eux (et ils ont le droit !).  Mieux vaut donc maitriser les techniques de relais et de protection en escalade pour se servir de la corde. Dans le cas contraire, il sera bon de faire appel à un guide de haute-montagne.

Mieux vaut donc maitriser les techniques d’escalade
pour se servir de la corde

© Lafouche / Petzl

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