Grimpeur au long cours, Gérald Duperray parcourt les cascades de glace de l’Oisans chaque hiver, depuis plus de 30 ans. Il a connu les pionniers de la discipline et les premières répétitions des grandes lignes, à la fin des années 1980. Une époque où presque “rien n’était à changer”. Sauf qu’aujourd’hui, “tout a changé”. Gérald nous raconte sa dernière visite au Vallon du Diable cet hiver, là où il y a bien longtemps, tout commençait…
Le mercredi 29 décembre dernier au matin, je découvre avec stupeur le nombre de likes qui s’affichent sous mon dernier post laissé sur le réseau bleu à mon retour du Vallon du Diable, le dimanche précédent 26 décembre. Comment est-ce possible ? La pluie ne cesse de tomber et un redoux historique envahit notre pays pour plusieurs jours.
Il y a à peine quinze jours pourtant, l’hiver avait décidé de prendre racine un peu plus tôt que d’habitude dans nos vallées alpines, pétrifiant sur place les minces filets d’eau descendant des hauts sommets. Mais ce matin tout doit dégueuler sous le poids des glaçons devenus trop lourds, redevenus ruisseaux, torrents, rivières. Mais les likes continus d’alimenter mon post devenu obsolète. Ce n’est juste pas possible. Les grimpeurs de glace sont-ils assez fous pour espérer gravir des lignes éphémères qui ne tiennent souvent que par la bénédiction du créateur qui, à ma connaissance, n’est absolument pas un glaciairiste ? Si Dieu a créé la glace, ce n’est pas lui qui a inventé la pratique de
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