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Mont-Blanc : à l’écoute des murmures du glacier de Tête Rousse

La traque des poches d'eau sous-glaciaires

Mont Blanc. Au centre gauche on distingue le couloir du Goûter, l'arête Payot est la ligne qui sépare l'ombre de la lumière . ©J. Chavy

Passage incontournable sur la voie normale française du mont Blanc, le petit glacier de Tête Rousse ne paie pas de mine : quelques centaines de mètres de long, peu de crevasses… Pourtant, ce glacier est l’un des plus dangereux des Alpes ! Sous sa surface se cache une cavité remplie d’eau en permanente évolution, et à l’origine d’une catastrophe inoubliable pour la vallée de Saint-Gervais en 1892. Objet de nombreuses études scientifiques dans le passé, cette poche est toujours sous surveillance et étudiée de près cet été.

Dans la nuit du 11 au 12 juillet 1892, vers deux heures du matin, le torrent de Bon-Nant déborde, détruisant entièrement le hameau de Bionnay, une partie du hameau du Fayet et les bains de Saint-Gervais.

Au lendemain de la catastrophe, plus de 175 décès sont à déplorer : les habitants de l’établissement thermal se sont fait surprendre par les eaux en pleine nuit. Une partie des bâtiments se sont écroulés, les autres ont été inondés jusqu’au premier étage. Tous les témoins de l’inondation décrivent le torrent comme un mélange d’eau, de rochers, de boue et de blocs de glace, dévalant la pente dans un bruit extraordinaire.

un lac intra-glaciaire de 200 000 m3
se serait vidangé soudainement

Les causes de cet accident sont restées inconnues quelque temps, jusqu’à ce que les habitants du pays ne remarquent au loin une ouverture béante dans le glacier de Tête-Rousse : ils conclurent à un lac intra-glaciaire qui se serait vidangé soudainement. En effet, on