Là où les êtres fusionnent

Ça commence un peu avant le sommet.
Il y a quelques minutes, nous n’étions pas certains d’y arriver mais maintenant si. Quelques pas sans inquiétude et nous serons là où nous voulions être.
Il y a quelques minutes, nous ne pouvions pas nous le permettre, il fallait y voir clair. Mais là, ça y est.
Ça commence par le ventre qui bourdonne puis ça monte doucement, sûrement. Comme une marée. Comme une grande marée en baie de Saint-Malo. Alors les yeux se chargent ; on les écarquille mais ça ne marche pas, ils ne sont pas assez grands pour accueillir toute cette eau. Ça déborde. Ça inonde. On pleure. De joie, d’apaisement, d’allégresse, d’on ne sait pas trop quoi mais ça lâche de toutes parts. Les digues cèdent. Il ne sert à rien de lutter, d’ailleurs on ne lutte pas. Si ça se trouve, on est venu pour ça.