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Le tour du Manaslu et ses sommets

Le passage du Larkya La, un col à plus de 5100 mètres d'altitude, au nord du Manaslu ©Jocelyn Chavy

Alors que son voisin l’Annapurna voit son tour presque avalé par la route, le Manaslu reste plus préservé, nimbé d’une aura particulière. Des Népalais des rizières aux Tibétains des hautes vallées, près du monde de la haute altitude, ce tour du Manaslu figure le « meilleur des Népal possibles ». Pour l’amateur de cimes, c’est aussi l’occasion de contempler parmi les plus beaux sommets et égrener autant d’histoire(s) d’Himalaya.

La pluie enveloppe ces premiers jours dans la Daraudi Khola. À l’ouest du départ classique par la Burhi Gandaki, la Daraudi Khola réserve ses agapes de mousson matin et soir, parfois nuitamment. Queue de mousson qui ne nous quitte pas depuis Gorkha , le village d’origine des Gurkhas. Barpak et Laprak sont perchés de chaque côté du col qui permet de basculer dans la Burhi Gandaki, en évitant le raide Rupina La. Deux villages en terrasses, miroirs de montagnes saturées de chlorophylle et d’humidité. Népal éternel ? Le cliché ne dit pas combien la vie, ici et plus loin, est réelle : cultiver pour manger, cultiver pour vivre, les sangsues qui s’accrochent partout.

Quelque part, très haut derrière des remparts de forêts, de ravins immenses et de murs d’eau se cache l’Himal Chuli. Citons ce chiffre impressionnant : depuis la rivière Marsyangdi il s’élève de 7000 mètres en seulement vingt-sept kilomètres, ce qui en fait l’un des dénivelés les plus abrupts de la Terre… Dix-huitième montagne la plus haute du monde, 7893 m, il a été gravi pour