Le tribunal administratif de Grenoble a annulé mardi le schéma de cohérence territoriale (SCoT) de la Maurienne, qui prévoyait la création de 22 800 lits neufs, et l’extension des domaines skiables sur des sites encore vierges.
Les communes de la Maurienne vont devoir revoir entièrement leur copie. En 2021, le juge des référés du Tribunal de Grenoble rendait un premier verdict, suspendant jusqu’à nouvel ordre la majorité des Unités Touristiques Nouvelles (UTN) structurantes de ce document d’urbanisme, dont des liaisons interstations et des extensions de domaines skiables.
Dans une décision du 30 mai 2023, que Alpine Mag a pu consulter, le tribunal administratif de Grenoble a décidé que “la délibération du 25 février 2020 par laquelle le comité syndical du syndicat pays de Maurienne a approuvé le schéma de cohérence territoriale du pays de Maurienne est annulée.” Autrement dit, ce n’est plus qu’une partie, mais bien l’entièreté du SCoT qui est annulé par la justice. Un projet d’importance comme celui de la liaison skis aux pieds entre Albiez et la station Karellis a été enterré.
Le projet de nouveaux lits est annulé.
Élaboré en 2020, le SCoT prévoyait 22 800 lits neufs supplémentaires. La moitié (11 100 lits) devait compenser l’érosion du parc marchand d’ici 2030 pour préserver la capacité économique du territoire. L’autre moitié (11 700 lits) devait venir renforcer le parc marchand et développer l’économie touristique de Maurienne. Par ailleurs, le projet prévoyait une extension des domaines skiables sur sites vierges.
“La Maurienne mérite mieux pour son territoire qu’une fuite en avant et un projet totalement incompatible avec l’érosion du marché du ski, la réelle prise en compte des changements climatiques, la tension croissante sur la ressource en eau, la protection des paysages et de la biodiversité et les enjeux de renforcement de l’activité estivale” a fait savoir Mountain Wilderness France, France Nature Environnement AURA et Savoie et Vivre et Agir en Maurienne dans un communiqué commun à la suite de la décision judiciaire. Les associations se disent cependant prêtes “à travailler avec toutes les bonnes volontés à l’avenir de ce territoire.”