fbpx

Fermeture du tunnel du Mont-Blanc : Chamonix respire, la Maurienne soupire

Avec la fermeture du tunnel du Mont-Blanc (TMB) du 17 octobre au 07 novembre prochain, les habitants de la vallée de l’Arve vont redécouvrir la vie sans camions. Pendant les trois semaines que va durer la fermeture pour réfection de la chaussée, le trafic routier en transit vers l’Italie sera coupé. Une première depuis l’incendie tragique de 1999. 

« C’est le retour au calme de la période Covid ! » plaisante un ami Chamoniard. Le calme sur la route et moins de particules fines dans l’air ? Probablement dans la vallée de l’Arve. Avec plus de 50 000 camions mensuels en moyenne à cette période et plus de 140 000 passages tous véhicules confondus dans les deux sens de circulation (chiffres TMB), la vallée aura des airs de jour d’après.

L’entrée du tunel du Mont-Blanc, côté français. ©Creative common

Pourtant, de l’autre côté des Savoie, on s’inquiète. Car la fermeture du tunnel du Mont-Blanc implique qu’une partie du transport de marchandises soit reporté sur l’autoroute A43, vers le tunnel du Fréjus, en Maurienne. Plusieurs élus savoyards mais aussi de la vallée de Suze, en Italie ont alerté leurs préfets respectifs. Tous craignent « une grande ingorgo », de gros embouteillages. Les estimations les plus optimistes parlent de 1700 poids lourds et 1500 voitures reportés. D’autres études avancent le chiffre de plus de 70% du trafic du tunnel du Mont-Blanc dérouté en Savoie.

Prévue de longue date, cette fermeture exceptionnelle a même fait l’objet de recours de la part d’associations estimant que le trafic routier n’était pas la vocation du tunnel du Fréjus et de sa galerie de sécurité. En 2005, en vain.

difficile d’y voir clair
dans le grand dilemme du transport alpin

Qui connait la rocade de Chambéry, carrefour d’accès aux portes de la Maurienne, sait combien elle est sujette aux embouteillages. Côté italien, les routes reliant Suze au tunnel sont encore en travaux. Faut-il s’attendre à un chaos autoroutier pendant trois semaines ? Sait-on jamais, surtout lorsque vous saupoudrez le tout de vacances scolaires. 

Au-delà des problèmes de Bison Futé, difficile d’y voir clair dans le grand dilemme du transport alpin, entre un tunnel routier (TMB) qui ne fait qu’encourager le trafic de poids-lourds, et un tunnel à vocation ferroviaire (Tunnel Lyon Turin) dont le coût (environ 15 milliards d’euros), les retards d’agenda et les conséquences environnementales (drainage de la ressource en eau notamment) sèment le doute malgré l’espoir que suscite le ferroutage pour les populations. Celle de Maurienne en tous cas, s’apprête à retenir son souffle.