Ça commence un peu avant le sommet.
Il y a quelques minutes, nous n’étions pas certains d’y arriver mais maintenant si. Quelques pas sans inquiétude et nous serons là où nous voulions être.
Il y a quelques minutes, nous ne pouvions pas nous le permettre, il fallait y voir clair. Mais là, ça y est.
Ça commence par le ventre qui bourdonne puis ça monte doucement, sûrement. Comme une marée. Comme une grande marée en baie de Saint-Malo. Alors les yeux se chargent ; on les écarquille mais ça ne marche pas, ils ne sont pas assez grands pour accueillir toute cette eau. Ça déborde. Ça inonde. On pleure. De joie, d’apaisement, d’allégresse, d’on ne sait pas trop quoi mais ça lâche de toutes parts. Les digues cèdent. Il ne sert à rien de lutter, d’ailleurs on ne lutte pas. Si ça se trouve, on est venu pour ça.
Pleurer en montagne donne l’illusion de l’immédiateté, de larmes liées à l’intensité du direct mais souvent, ce sont des larmes d’un autre jour, d’une tristesse ou d’un bonheur passés, un de ces moments où l’on n’avait pas eu le temps, la permission ou l’audace des sanglots. Les larmes de la montagne sont des larmes à contretemps. Alors on se rattrape, c’est une belle place pour ça.
Tout est là pour que ça ruisselle. L’esthétique des lieux car il faut un décor qui parle ; pour nous et aujourd’hui, c’est la montagne, pour d’autres, c’est ailleurs, dans tous les cas, il
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