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Catherine Destivelle, Piolet d’or Carrière 2020

©Piolets d'Or

Grimpeuse hors pair, alpiniste auteur de solos époustouflants mais aussi d’expéditions lointaines, Catherine Destivelle va être récompensée par ses pairs. Depuis 2009, le jury des Piolets d’Or décerne un « Piolet d’Or carrière » à un alpiniste majeur. Un et pas une : cette année, en septembre, Catherine Destivelle sera la première femme à recevoir un Piolet d’Or Carrière.

Elle entre dans le cercle très fermé des Piolets d’Or carrière : Catherine Destivelle, aujourd’hui éditrice à la tête des éditions du Mont Blanc, vient d’être nominée par ses pairs pour recevoir le Piolet d’Or carrière. Avant elle, et après Bonatti, se sont succédés une longue succession d’alpinistes masculins, de Messner à Robert Paragot (seul français jusqu’à présent, récompensé en 2012), de Chris Bonington à Jeff Lowe (qui fut un mentor pour Catherine Destivelle). On va y revenir.

 

Du Verdon aux faces nord

Catherine Destivelle a l’escalade dans la peau : après une carrière de compétitrice, mais surtout de falaisiste, elle revient à ses premières amours, celles de son adolescence, passée en liberté à grimper au Verdon puis en montagne, d’abord des classiques faciles, puis des classiques difficiles et en courant comme la face ouest des Drus, ou la Devies-Gervasutti à l’Ailefroide. Après une carrière de pure grimpeuse, où elle réussit entre autres Choucas (8a+) à Buoux, proche du niveau maximal féminin, Catherine va ensuite se diriger vers un alpinisme dépouillé, et des expéditions lointaines. En 1990, avec Jeff Lowe, elle réalise la première en libre de la Tour de Trango par la voie Yougoslave. L’année suivante elle se lance dans une première en solitaire aux Drus, en onze jours. Elle aime les Drus, puisqu’auparavant elle a gravi le pilier Bonatti en solo.

Catherine Destivelle présente Zabardast, le livre du film, en décembre dernier, livre qu’elle a édité aux éditions du Mont-Blanc. ©JC

Sa passion pour le solo l’a conduit dans les trois faces nord mythiques des Alpes, Cervin, Eiger, Jorasses. Elle fait la couverture de Paris Match, et le 20h des télés. Son nom devient plus connu que celui de Christophe Profit à peine dix ans plus tôt. En 1996, elle a un grave accident lors d’une ascension en Antarctique avec Erik Decamp. En 2007, un très beau film de Rémy Tézier la met en scène en haute-montagne, avec de très beaux plans au Grand Capucin.

Depuis, Catherine Destivelle s’est lancée dans l’édition avec succès : les éditions du Mont-Blanc ont édité une belle moisson de titres, allant des pépites des grimpeurs étrangers à une ambitieuse histoire de l’escalade (par David Chambre) ou une fascinante histoire de l’escalade dans les Dolomites (par Bernard Vaucher) en passant par des ouvrages didactiques, faisant de sa maison d’édition l’une des plus importantes du paysage éditorial montagne.

Sous réserve que la pandémie ne fasse à nouveau des siennes, les Piolets d’Or se tiennent au festival de Ladek fin septembre. Alpine Mag y sera.

Plus d’infos sur le Ladek Mountain Festival.