C’est un Sylvain Tesson star que nous avons retrouvé à la librairie Garin de Chambéry, où il tenait conférence avant de dédicacer des dizaines de Blanc. Celui qui explose les ventes avec un récit de traversée des Alpes à ski chez Gallimard confirme son admiration pour la montagne dans un véritable éloge de l’immaculé. Nous nous en sommes servis comme prétexte à parler de grands thèmes qui jalonnent l’oeuvre de l’écrivain-voyageur, entre aphorismes brillants et saillies provocatrices. Montagne, religion, frontière et même amour (!) : interview franche et sans détours.
Le premier jour, 8 mars.
De Menton à Olivetta par le col du Berceau. 13 kilomètres et 1300 mètres de montée.
Sur la forme, on reconnait le style carnet de voyage mais tu y ajoutes quelques informations façon topo de ski. C’est une façon d’allier l’utile à l’agréable ?
SYLVAIN TESSON : Oui, la forme du journal intime est là. Elle offre la facilité de structuration du récit. Mais elle a aussi l’inconvénient d’être obligée, soumise à une répétition. Et cette soumission à une répétition devient un exercice de style, puisqu’il s’agit de raconter strictement la même chose dans un endroit tout à fait monotone qui est le blanc, où on ne rencontre personne et où il ne se passe pas grand chose, il faut bien l’avouer : monter, descendre, allumer du feu, faire du thé, dormir. Et ça devient un exercice de style à la Raymond Queneau. Comment dire 100 fois la même chose ?
C’est comme un
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