Sylvain Tesson, l’écrivain-voyageur est devenu, depuis quelques années, un « personnage public» qui laisse rarement indifférent. Les unes et les uns louent sa maîtrise de l’imparfait du subjonctif et des mots rares, ses aphorismes percutants ou encore son érudition… Les autres s’agacent de son emphase, de ses contradictions — un habitué des plateaux de télévision qui dénonce la dictature des écrans blafards — ou même de ses prises de position « vieille France »…
Pas sûr que son dernier opus réconcilie les deux clans.
Si le Blanc, d’après son auteur, est censé tout annuler, y compris le Logos, il est néanmoins possible de rentrer dans ce livre par deux portes assez largement ouvertes : la montagne et l’écriture.
une traversée hivernale des Alpes
de Menton à Trieste
en 85 jours étalés sur quatre saisons
La montagne
Sylvain Tesson et son guide et ami, Daniel Du Lac, partent ainsi pour une traversée hivernale des Alpes, de Menton à Trieste, en 85 jours étalés sur quatre saisons. Un rythme de Cafiste retraité brocarderont peut-être certains collants-pipettes… A une exception près : les deux compères, bientôt rejoints par Philippe, un troisième larron, ont choisi de passer par les hauts, du Mont Ténibre aux versants du Fletschhorn, en passant par le Mont-Blanc, en utilisant largement les abris et refuges non gardés.
Dès lors, tout se complique : Tesson, avec son dos blessé, ne peut porter que huit à dix kilos. Bientôt, les vents soufflant
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