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Refuge des Prés : la nouvelle perle du Val Montjoie

Une nuit en refuge

Le refuge des Prés. ©François Guillermet

Beaucoup de refuges se modernisent mais rares sont ceux qui se créent. Petit nouveau dans le cercle fermé des refuges du massif du Mont-Blanc, le refuge des Prés est un havre de confort au coeur du Val Montjoie, aux Contamines. Il est surtout l’un des seuls à être gardé toute l’année, hiver compris. L’accueil chaleureux, la cuisine locale, le confort, les randonnées alentours mais aussi, et surtout, la bonne humeur des gardiennes, Adeline et Céline, en font déjà un incontournable des lieux après seulement 7 mois d’ouverture. Visite, skis aux pieds.

La montée est longue et progressive. Au départ de notre Dame de la Gorge, sur le domaine des Contamines-Montjoie, les skieurs et raquettistes sont nombreux à partir tranquillement vers les hauteurs plus ensoleillées. Inutile de se presser, il faut compter 2 ou 3 kilomètres relativement plats avant de commencer à monter. Autant se chauffer doucement. Il faut dire qu’au parking, le thermomètre monte difficilement. On y trouve même un site de cascade de glace artificielle, à côté des pistes de ski de fond.

Après avoir dépassé les derniers aménagements, on traverse doucement la forêt pour atteindre un plateau, après 730m de dénivelé positif. Là, le soleil réapparait. Le refuge pointe le bout de sa longue toiture et les cols classiques ouvrent la ligne de crête. Bienvenue au coeur du Val Montjoie.

©Ulysse Lefebvre

Départ matinal vers le col de la Cicle. Le vent souffle sur le mont Blanc. ©Ulysse Lefebvre

Un refuge l’hiver

C’est une ancienne bergerie qui a été restaurée en 2020 à l’initiative de la compagnie des guides de Saint-Gervais-Contamines. Le constat initial ? Celui d’un site au potentiel très fort en termes d’itinéraires à ski de randonnée mais aussi raquettes. L’été, c’est un nombre incalculable de sentiers de randonnée pédestre, avec le tour du Mont-Blanc et le col du Bonhomme à proximité.
Si le refuge de la Balme fonctionne à plein régime le juillet et août, il ferme ses portes en hiver.

En montant vers le col du Bonhomme. ©Ulysse Lefebvre

©Ulysse Lefebvre

C’est là qu’arrive l’idée d’un refuge ouvert et gardé toute l’année : « Nous voulions permettre aux skieurs de rester plusieurs jours sur place, pour profiter pleinement des nombreux circuits de randonnée » explique Pascal Chapelland, ancien président de la compagnie des Guides de Saint Gervais-Contamines et grand artisan du projet. C’est que du potentiel, il y en a : col de la Fenêtre, col de la Cicle, col des Chasseurs, Tête des Fours, mont Tondu… Et quand bien même ils skient à la journée, les skieurs peuvent couper la montée avec un petit café, ou la descente avec un petit encas (ou une croziflette !).

Premiers rayons au-dessus des aiguilles de la Pennaz, depuis les hauteurs du col des Chasseurs . ©Ulysse Lefebvre

©Mathis Decroux

Ouverture précoce

Autre fait rare : les travaux du refuge ont duré moins de temps que prévu et ce dernier a pu ouvrir ses portes dès juillet 2021. Céline, l’une des deux gardiennes, n’en revenait pas : « Pascal nous avait dit qu’il espérait ouvrir cet été. On se disait ouai, ouai, on verra. Mais si, ils y sont arrivé ! Il faut dire que beaucoup de monde a mis la main à la pâte. » Pascal Chapelland confirme : « J’ai fait pas mal de mini-pelle le printemps dernier ! » Un autre aspect de la polyvalence du guide ?

Toujours est-il que cette ouverture anticipée donne un bon signal dans la dynamique du refuge. D’ailleurs, les deux gardiennes ont rapidement dû faire appel à des aides gardiens. Marie et Mathis complètent donc une équipe qu’on aimerait presque rejoindre tant l’ambiance est bon enfant.

En arrivant à la Tête Sud des Fours. ©Ulysse Lefebvre

Point de vue sur l’aguille des Glaciers. ©Ulysse Lefebvre

Descente à l’ombre, les aiguilles de la Pennaz plein soleil. ©Ulysse Lefebvre

Mathias Dunand et François Montuori évaluent la descente. ©Ulysse Lefebvre

Flambant neuf

C’est que l’été a été faste. « On a fait un démarrage sur les chapeaux de roues !  » confirme Adeline. Les deux gardiennes ont été plongées directement dans le grand bain avec des randonneurs au rendez-vous. Et cet hiver, rebelote. Entre l’essor du ski de randonnée, l’effet nouveauté et le confort du lieu, tout est réuni pour attirer l’attention des skieurs.

Le refuge est en effet conçu avec soin pour coller aux attentes de confort actuel : 7 dortoirs de 4 lits, douches chaudes, construction bois et pierre cosy, bar et salle de restauration spacieuse, terrasse au soleil le midi, tout est là pour donner envie de rester. « Mais attention, on n’est pas un restaurant ! Certains s’étonnent qu’on leur passe les assiettes et couverts en bout de table, mais on reste un refuge ! » rappelle Delphine. A table justement, Julien Pelloux et Mathias Dunand, guides de la compagnie de Saint-Gervais-Contamines, préparent les sorties du lendemain. Le refuge des Près est devenu leur nouveau camp de base. Il faut dire que les gardiennes mettent un point d’honneur à tout cuisiner elles-mêmes, avec des produits locaux et/ou bio. Toujours bon.

Pascal Chapelland, fin sommelier (ou la polyvalence du guide). ©Ulysse Lefebvre

Marie et Adeline en pleine préparation des fondues savoyardes. ©Ulysse Lefebvre

Céline et Marie. ©Ulysse Lefebvre

©Ulysse Lefebvre

Du ski en étoile

Autour du refuge, une fois les barres de céréales faites maison en poche, beaucoup d’itinéraires s’ouvrent à tous les niveaux de skieurs. Les cols situés juste au-dessus du refuge offrent une dénivelée raisonnable, comme la traditionnelle rando vers le col de la Fenêtre (2245m), ou le col de la Cicle (2377m) avec enchaînement éventuel, skis sur le dos, vers le col des Chasseurs (2520m) et sa pente un peu plus raide que les autres (court passage à 40° puis 35°). Un peu plus loin, la Tête Nord des Fours (2756m) en boucle par le col du Bonhomme (2329m) déploie deux jolies pentes . Le couloir à Zub (3.1) est un classique du coin. S’il est déjà fréquenté, un autre couloir nord-ouest est intéressant à skier et un peu plus raide au départ.

Plus loin et plus alpin, le mont Tondu (3169m) est accessible via les lacs Jovet, par sa face ouest puis son arête nord-ouest (3.3).
Au retour, il est possible de redescendre directement au parking de Notre-Dame de la Gorge par la Balme. Pour remonter au refuge des Près, il faudra remettre les peaux quelques mètres.

En redescendant du col de la Cicle. ©Ulysse Lefebvre

©Ulysse Lefebvre

le refuge n’existe pas encore sur la carte IGN

Notez bien que le refuge n’existe pas encore sur la carte IGN. Il devrait être ajouté prochainement. Pour l’instant, vous le trouverez vers 1900m, au-dessus des chalets des prés (indiqués sur la carte). 

Cet hiver, il est ouvert jusqu’au 1er mai. Après leur pause annuelle, Adeline et Céline rouvriront pour l’été le 15 juin. Pensez à réserver, l’accueil hors-norme commence à se faire savoir et mieux vaut assurer votre visite. Et on ne vous a même pas parlé du couché de soleil sur la face ouest du mont Blanc et les Dômes de Miage…
Bonne nuit en refuge.

Adeline et Marie, modèles à leurs heures perdues. ©Ulysse Lefebvre

©Ulysse Lefebvre

Coucher de soleil sur Miage, Bionnassay et le mont Blanc. ©Ulysse Lefebvre

©Ulysse Lefebvre

Infos

Toutes les infos sur le refuge sur son site internet.
Le refuge des Prés est situé au coeur de la réserve naturelle des Contamines-Montjoie. Laissez votre drone à la maison et respectez les zones balisées de protection des Tétras. Infos sur le site du Conservatoire d’espaces naturels de Haute-Savoie qui gère la réserve.
L’accès se fait via l’ancienne voie romaine. La neige peut parfois y être très dure, voire glacée. Pensez à emmener couteaux et/ou crampons. 

À travers un nouveau partenariat, la marque Häglofs soutient le refuge des Prés et poursuit sa collaboration avec la Compagnie des Guides du Val Montjoie.