« Parce que l’alpinisme n’existe pas sans récit. » La devise de la maison chamoniarde JMÉditions a le mérite de rappeler la contradiction inhérente à cette pratique singulière qu’est l’alpinisme. Élisabeth Revol en est l’incarnation parfaite. Celle qui a été mise sous les feux des projecteurs lors de son sauvetage au Nanga Parbat, en 2018, s’est ensuite retrouvée confrontée au paradoxe de l’alpiniste de haut-niveau : l’amour permanent d’une pratique personnelle à mener de concert avec le nécessaire compte-rendu de ses ascensions à son milieu, à ses pairs, aux médias notamment spécialisés. Avec son livre Vivre paru chez Arthaud et écrit avec Éliane Patriarca, la drômoise aurait-elle enfin compris ce subtil équilibre entre dialogue et communication ? Éléments de réponse à quelques jours de sa venue au Rencontres Ciné Montagne de Grenoble, le jeudi 7 novembre 2019.
Avant même de se concentrer sur le récit de ses ascensions, Vivre traduit d’emblée la contradition d’une alpiniste avec son milieu et sa pratique. Durant les 13 premières pages titrées « 23 mai 2019, 10h50 », date à laquelle Élisabeth Revol foule le sommet de l’Everest, l’alpiniste semble dessiner un miroir à deux faces.
Media : je t’aime moi non plus
D’un côté, le sien, semé de joie en cet instant, celle de fouler le toit du monde, pour « un rêve de gosse » enfin réalisé. De l’autre, la face médiatique des choses, truffée d’incompréhension voire de mensonge. Un côté obscur qui ne ferait que propager des pronostics non vérifiés. Le
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