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Vadim Druelle au sommet du Nanga Parbat en un temps record

Diamir face of nanga Parbat. Le versant Diamir du Nanga Parbat.

Le 10 juillet, Vadim Druelle a réussi le Nanga Parbat, 8126 mètres, sans oxygène supplémentaire. Il annonce un temps record de 15 heures et 18 minutes pour monter du camp de base au sommet, soit plus de 3900 mètres de dénivelé. Un 8000 de plus et pas des moindres pour le jeune français.

Il a vécu l’une des pires expériences en Himalaya ce printemps, et lui-même ne pensait pas, quelques mois plus tard, se dresser au sommet d’un 8000. Au camp de base de l’Annapurna, au Népal, en mars dernier, Vadim Druelle souffre subitement du mal de l’altitude et finit à l’hôpital à Pokhara, dans la vallée. Le jeune surdoué de l’altitude – 23 ans et déjà plusieurs 8000 sans oxygène à son actif, dont le Kangch’ – a échappé de justesse à l’oedème pulmonaire. Au retour en France, il se soigne, se remet, et surtout s’informe pour comprendre comment ce Mal Aigu des Montagnes peut arriver. Et repart au Pakistan. L’objectif ? Le Nanga Parbat, 8126 m. 

Vadim au Nanga Parbat ©Coll. Druelle

Le Nanga a la particularité d’avoir un camp de base relativement peu élevé en altitude, 4200 mètres, ce qui fait d’autant plus à gravir pour atteindre le sommet, soit 3925 mètres. C’est sur ce sommet que la franco-suisse Sophie Lavaud a achevé sa quête des quatorze 8000.

Vadim Druelle, lui, choisit le style qu’il affectionne : vite et léger, plutôt sur les voies normales, mais sans oxygène supplémentaire. Il porte sa tente sur des rotations d’acclimation, puis au créneau de beau temps, il galope vers le sommet. Il raconte : « après plus d’un mois au camp de base à attendre la bonne fenêtre météo et à s’être acclimaté avec des compatriotes, je suis parti en solo et sans assistance. J’ai mis 5h30 pour arriver au camp 3 (6800m) puis en ouvrant ma tente qui etait pratiquement cassée sous la neige, j’ai perdu mon pantalon en duvet… Il a dévalé la pente sous mes yeux, j’ai cru que c’était fini !»

Je ne pensais pas y arriver, j’avais très très froid

Mais il en faut plus pour le démotiver. Après une pause d’une heure pour manger et faire fondre de la neige, Vadim Druelle poursuit vers le sommet, en pantalon léger.

« Au petit matin, vers 7h, je suis arrivé au sommet du Nanga Parbat 8125m, avec 45km/h de vent. Je ne pensais pas y arriver, j’avais très très froid. Moins trente degrés en slip, je vous garantie que c’est pas une partie de plaisir ! Puis je suis redescendu en vitesse au C3 démonter ma tente qui s’est fait manger par la crevasse où j’ai mis plus de 3h pour la sortir… Après 26h d’effort, je suis arrivé au camp de base. »

Ce 10 juillet ils sont neuf à atteindre le sommet du Nanga : 4 sherpas, cinq clients de Seven Summits Treks (SST) dont Vadim Druelle qui a bénéficié de leur logistique. La veille, le 9 juillet, 2 sherpas et 2 Pakistanais de SST avait atteint le sommet et placé les cordes fixes jusqu’en haut.

Vadim Druelle signe un horaire extraordinaire pour l’ascension du géant pakistanais : 15 heures et 18 minutes pour l’ascension, du camp de base au sommet, sans O2 supplémentaire. Il établit un nouveau record d’ascension, jusque là détenu par le valdotain François Cazzanelli, qui a mis 20 heures pour aller du camp de base au sommet en 2022.