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La route de l’exil se durcit au col du Montgenèvre

Entretien avec Jean-Luc Pesle, Médecins du Monde

©Thomas Flamerion/MDM

Samedi 6 mars 2021, environ 500 personnes se sont réunies entre la France et l’Italie, devant le poste de la Police Aux Frontières de Montgenèvre (Hautes-Alpes). La manifestation répondait à l’appel de l’association briançonnaise Tous Migrants. Le col de Montgenèvre est l’une des routes de l’exil les plus fréquentées et le théâtre régulier d’abus policiers. Depuis novembre 2019, Médecins du monde participe aux maraudes collectives de Tous Migrants, avec une « Unité mobile de mise à l’abri ». L’association médicale constate un durcissement sévère des contrôles de police à l’égard des bénévoles. On fait le point avec Jean-Luc Pesle, responsable de la mission frontière transalpine de Médecins du Monde.

Comment s’est déroulée la manifestation samedi ?

Jean-Luc Pesle : Très calmement. Il y a eu des prises de parole du collectif briançonnais Tous Migrants, des collectifs italiens ainsi que des solidaires français. [« Les solidaires » désigne les personnes qui ont porté secours à des migrants en danger après leur passage de la frontière, et qui sont poursuivies par la justice pour « délit de solidarité », ndlr]. Les solidaires italiens nous ont également rejoint là-haut avec la fanfare. L’ambiance était assez bon enfant. Par contre, les forces de l’ordre étaient présentes en nombre démesuré. Il y avait je ne sais combien de cars de gendarmes mobiles, casqués et équipés de toutes leurs protections. C’était très impressionnant. Mais à chaque fois, c’est pareil…

À plusieurs reprises, l’eurodéputé EELV Damien Carême, ainsi que le Président de Médecins du Monde Philippe de