Les joies du cairn

Les premières neiges ont fait leur apparition.
Avec elles, cette crainte hivernale : ne plus voir les cairns. Enfouis. Aux enfants sensibles, attristés de ne plus voir leur repère minéral habituel, dites-leur qu’il est allé chercher la chaleur africaine comme la bernache à cou roux et qu’il reviendra aux beaux jours. Après tout, l’hiver est la saison des mensonges et que les pierres voyagent a quelque chose de la poésie.
Il n’empêche, les premiers à avoir eu l’idée du cairn pour s’orienter dans les grands espaces, étaient des visionnaires. Ils ont choisi le rocher comme matière, aujourd’hui les montagnes en distribuent par brassées, il n’y a qu’à se pencher, le cairn est peu menacé d’extinction. L’idée du cairn aurait germé en hiver, de neige et de glace construit, la génération actuelle serait perdue. La montagne se fait doublement complice de leur invention car s’effondrant de toute part, non seulement