Le mail de 23h48

L’autre soir, nous étions au Grand Rex pour Montagne en Scène. C’était bien. La soif de montagne de ceux n’en disposant pas au quotidien est stimulante ; elle nous rappelle à notre chance, celle du voisinage des cimes.
À la sortie, il était minuit. À Paris, c’est comme midi.
Je retrouve Arno, un ami d’enfance qui vit là, dans le gris, dans le bruit, et qui travaille à la Défense. Il me propose d’aller boire une bière en me prévenant des prix d’ici. Il oublie qu’il y a Chamonix. Arrivés au bar, il me demande cinq minutes pour checker (de l’argot) ses mails. Entre 23h et minuit, il a reçu cinq messages professionnels, le dernier à 23h48. Il y en aura d’autres. Moi dont l’existence n’a jamais été disciplinée par le travail, j’en reste coi. Je me souviens comme il était rebelle au collège et je l’attise à poursuivre,