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Ski de randonnée : découvrir les itinéraires balisés d’Arêches-Beaufort avec les traceurs

Le ski de randonnée et ses itinéraires balisés en station sont de plus en plus nombreux. Ils attirent chaque journée d’hiver plusieurs centaines de passionnés. Mais derrière ces traces bien entretenues se cache un travail de l’ombre exigeant, réalisé au quotidien. À Arêches-Beaufort, Jacques Antoyé et son équipe œuvrent pour entretenir et ajuster les itinéraires en fonction des conditions. Découverte des coulisses de ce métier essentiel à la pratique du ski de randonnée en station.

Les itinéraires balisés de ski de rando en station se sont largement développés ces dernières années, ainsi on en compte plus de 200 rien que sur les domaines skiables français. Après nous être demandés comment on les créait, nous avons voulu savoir comment on les gérait au quotidien. Pour cela, peu avant la Pierra Menta, nous sommes allés à la rencontre de Jacques Antoyé, le traceur des itinéraires balisés de ski de randonnée d’Arêches-Beaufort.

Tout de suite, Jacques rappelle la genèse : « il y a 11 ans, au démarrage, c’est l’ESF d’Arêches qui gérait les traces. Mais, rapidement, le domaine skiable en a pris la charge. » La journée démarre donc au QG du domaine pour prendre le service. Ensuite, direction les traces. Le boulot commence avant même l’ouverture du domaine. Ainsi quand les plus mordus de skis attendent l’ouverture du télésiège de Piapolay et de la télécabine du Bois, Jacques a déjà parcouru une petite centaine de mètres de dénivelé.

©Xavier Pouria / La belle route

Les traceurs en action ©La belle route

on compte plus d’une centaine de passages par jour

On pourrait s’attendre à ce que les traces soient balisées en début de saison et qu’on y touche plus (c’est plutôt ce qui est observé en règle générale),. Ici, c’est tout le contraire : « il n’y a aucun fléchage fixe sur les parcours, ils sont intégralement jalonnés avec des couleurs et des pictogrammes spécifiques. On essaie de faire en sorte que chaque pratiquant soit à sa place pour que tout le monde s’y retrouve et passe un bon moment. »

Ces jalons donnent d’ailleurs pas mal de travail à Jacques (et Jean-Pierre, avec qui le travail est partagé) car ils peuvent tomber, être renversés, se couvrir de givre opaque ou encore devenir tout petit après une grosse chute de neige. Mais surtout, ils sont bougés tout au long de l’hiver afin d’adapter la trace aux conditions du moment. Les marges de manœuvre ne sont pas infinies et certains passages ne sont pas évitables. Comme on compte plus d’une centaine de passages par jour, la pioche et la pelle sont régulièrement de sorti pour remettre à plat la trace.

©UL

jacques présente les petites astuces qui font toute la différence 

Pour les passages en forêt, cette année, il est nécessaire d’y rapporter un peu de neige. C’est indispensable car « si on ne fait pas cela, ça se dégrade trop et on retrouve les randonneurs sur les pistes. » Jacques présente aussi les petites astuces qui font toute la différence, comme l’installation d’un filet pour éviter un mini passage hors-piste qui abimerait beaucoup la trace de montée. Ou le positionnement de certains piquets pour bien délimiter les pistes et ainsi avoir un « bourrelet » séparateur – bien venu autant pour ceux qui montent que pour ceux qui descendent.

Jacques et Jean-Pierre en plein boulot sur la trace. ©Xavier Pouria / La belle route

©UL

Sur le site La Belle Route sont répertoriés les trois itinéraires balisés de ski de rando d’Arêches. Ici la trace bleue est sélectionnée. 

Des décisions doivent être prises au regard des responsabilités du domaine skiable : « une fermeture peut être imposée pour des questions de sécurité [le Plan d’intervention du déclencheur d’avalanche ou du vent fort, NDLR]. Et une chute de neige peut également entrainer une fermeture le temps de bien faire les traces et d’ajuster les jalons. » Car le but est que les randonneurs ne risquent rien.

Mais le port du DVA est tout de même préconisé (pour prendre et conserver les bonnes habitudes) et des testeurs de DVA sont installés sur le parcours.

on interdit le ski de rando sur les pistes donc, à côté,
on propose des itinéraires de qualité tout en fixant des limites

Au-delà de ce qui est fait, on est impressionné par la régularité. En effet, Jacques et Jean-Pierre se relaient chaque jour tout au long de la saison pour entretenir les trois traces (un peu plus 1500 m de D+ cumulé !). Pour Jacques, c’est « donnant – donnant. On interdit le ski de rando sur les pistes donc, à côté, on propose des itinéraires de qualité tout en fixant des limites. Les traces ne seront jamais damées, on a d’ailleurs recommandé l’usage des couteaux durant l’hiver. ».

Le mot de la fin résume bien son investissement : « ça fait 8 ans que je fais ça et je me régale ! »

Retrouver toutes les traces proposées par les domaines skiables sur www.labelleroute.com