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À Chamonix, la belle édition de l’Arc’teryx Alpine Academy

La guide Fleur Fouque dans les dalles des Chéserys ©Jocelyn Chavy

Pour sa treizième édition, l’Arc’teryx Alpine Academy a pris les allures d’un grand festival. Installé dans le parc Couttet à Chamonix, l’Arc’teryx Alpine Academy a proposé quatre jours de rencontres avec les athlètes, de concerts et surtout de formation, sa vocation première, avec pas moins de 80 ateliers variés. De l’escalade trad à l’alpinisme, en passant par l’étude de la biodiversité ou la photographie en montagne, plus de mille participants – avec près de 150 guides – ont fait de cette Academy un beau rendez-vous, où chacun pouvait trouver inspiration. Alpine Mag y était, et vous raconte l’événement.

Le temps est (enfin) ensoleillé ce vendredi à Chamonix : le parc Couttet, rebaptisé Alpine Village pendant l’événement – bruisse de conversations et de rencontres. « Et toi, tu vas où ce matin ? Aiguille du Midi ou Brévent ? » Des ateliers, il y en a pour tous les goûts, des activités de montagne classiques ou plus originales, de l’entretien des sentiers à la photo alpine réservée aux femmes. C’est l’objectif premier de l’Arc’teryx Alpine Academy : se former en montagne auprès des meilleurs athlètes mondiaux et guides de haute montagne, et expérimenter la montagne sous de nouveaux angles. Le but ? L’apprentissage de la montagne, comment évoluer en sécurité, mais aussi apprendre le respect de la montagne et de sa biodiversité. L’organisation est impeccable, chacun trouve son atelier, et son guide.

Avec pas moins de 150 guides mandatés pendant quatre jours, l’Arc’teryx Alpine Academy est un sacré rassemblement de …professionnels, géré par Chamonix Experience (ou Chamex pour les intimes). Il faut ça pour encadrer pas moins de mille places sur 80 ateliers différents, et calibrés pour des niveaux et des envies différentes. Pour nous, aujourd’hui, ce sera objectif autonomie en grande voie. Aux manettes, Fleur Fouque, une figure de la compagnie des guides de Chamonix, également partenaire. Direction les dalles lumineuses des Chéserys, au-dessus du col des Montets. 

L’Academy sous le soleil du vendredi. ©JC

Au parc Couttet, le beau mur de l’Academy, imaginé par Climbing District. ©JC

Léandra dans la classique Voie Jaune des Chéserys. ©JC

Chéserys, la voie Bleue, le 5c aérien de L4. ©JC

Chéserys : Fleur Fouque donne ses conseils au relais de la voie Jaune avec Léandra. ©JC

Coachée par Fleur Fouque, Léandra se lance dans la première longueur. Avec Adam, son conjoint, ils viennent de Berlin et vivent une partie de l’été à Chamonix. Passionnés de montagne, ils ont découvert l’alpinisme avec des guides de haute montagne, puis l’escalade. Logique donc de poursuivre par une initiation grande voie pour Léandra. Grimper du 4c n’est pas compliqué pour elle et Adam : mais l’organisation du relais, elle, s’apprend. Et Fleur est là pour ça !

Non loin de là, Brad Carlson, guide de haute montagne et spécialiste de la biodiversité, encadre une autre cordée dans la voie Bleue, une classique des Chéserys. Né en Amérique, naturalisé français, Brad est enthousiaste pour transmettre son savoir-faire aux stagiaires. Et puis face au panorama – Chardonnet, Dolent, Verte, Drus, Aiguilles de Chamonix – il est difficile de ne pas savourer la journée. D’autres guides comme Nico Bruni, de Courmayeur, encadrent cette journée, une parmi les nombreuses prévues dédiées à la pratique de la montagne.

ReBIRD™️ c’est le programme de réparation et up cycling d’Arc’teryx. Démo ici avec une veste vous obtenez un sac à main ! ©Perly / Arc’teryx

Au parc Couttet, l’Alpine Village chauffé à blanc le vendredi soir par Breakbot et Irfane ©JC

La Québécoise Emilie Pellerin serre les prises au Brévent ©Poggi / Arc’teryx

Atelier rééquipement avec des volontaires. ©Piotr Drozdz / Arc’teryx

Mais il n’y a pas que la formation à l’alpinisme ou à l’escalade à l’Academy : plusieurs ateliers sont consacrés à l’étude de la biodiversité, à l’écologie, à la photographie – réservée aux femmes pour un atelier. Une thématique à laquelle Emilie Perrin est sensible. L’athlète Arc’teryx est née au Québec, travaille à Vancouver, et a plusieurs voies en 5.13 (7c, 8a et au-delà) en escalade trad, sur coinceurs, à son actif. Travaillant dans le département design, Emilie Perrin participe à l’atelier « trad » au Brévent. D’autres athlètes sont présents sur les ateliers : côté français, Élise Poncet en trail, Martin Kern, en trail également. Côté alpinisme, on a croisé Fred Degoulet et Benjamin Ribeyre, guides et athlètes Arc’teryx. Auteurs de l’ultra traversée de la Mer de glace, les deux compères encadrent des ateliers escalade trad et alpinisme.

De la glace avec l’un des maîtres de la discipline, Will Gadd himself

Le soir, une belle soirée de concerts live se déroule au parc Couttet, épicentre de l’Alpine Village. Breakbot et Ifrane achèvent de mettre le feu, et plus de 1300 personnes se pressent devant la scène. Le lendemain la météo se corse. Nous prenons le train du Montenvers pour un atelier glace. Avec la présence de l’un des spécialistes de la discipline, Will Gadd. Après plus de trente années sur les piolets, le canadien est plus que jamais motivé pour transmettre son savoir-faire.

À l’Alpine Village, ça tombe bien, les partenaires de l’événement sont là pour soutenir les participants. CAMP, Recco, Gore-Tex et Scarpa : les premiers ont pu prêter les piolets X-Dream, tandis que Recco a organisé un run, et Scarpa proposait en test ses derniers modèles de chaussons. Surtout, Arc’teryx avait prévu le coup avec l’Arc’teryx Gear Library, où chacun a pu emprunter le matos nécessaire à l’atelier choisi. 

 

Will Gadd à l’atelier Glace sur la Mer du même nom. ©JC

L’atelier Glace. ©JC

De l’Aiguille du Peigne (à droite) jusqu’à l’aiguille du Plan (au centre). ©JC

Luka Lindič, à retrouver sur Alpine Mag. ©JC

Il a connu l’évolution de la discipline, de la glace pure vers le mixte, il a connu l’évolution du matériel – piolets avec dragonnes, puis piolets avec poignées et sans dragonne – et il a gravi parmi les plus belles cascades de la planète – de Helmcken Falls à Niagara Falls. Will Gadd est une encyclopédie de la glace – on vous promet sous peu une interview in extenso – mais surtout c’est un passionné à l’enthousiasme communicatif. Tant pis pour la météo cata, la pluie qui fouette les visages : Will Gadd transmet ses conseils pour apprendre la gestuelle, ô combien importante en glace, malgré cette Mer de glace bien terne. Comment placer ses pieds, apprendre à grimper une pente à 70° sans piolet… Malgré la douche tous les stagiaires sont ravis.

Will Gadd explique la montée sans les piolets. ©JC

La bonne humeur de Nico, Mathis, et Arnaud, trois des guides de Chamonix Experience dédiés à l’Academy. ©JC

Pas simple sans doute de mixer les activités sportives avec celles plus « sérieuses », et même les concerts, sur le modèle de certains festivals (on pense à l’Outdoor Mix d’Embrun et aux Naturals Games de Millau) : avec l’Arc’teryx Alpine Academy, la marque canadienne semble avoir trouvé la formule, axée sur la formation – payante mais au tarif très accessible pour un encadrement guide. Au final nous avons un subtil équilibre entre l’effort et le savoir en journée et les gros concerts le soir, avec du prêt de matériel, des sessions blocs sur un mur dédié et gratuit. Avec le plaisir de croiser des pointures comme Luka Lindič : l’alpiniste slovène nous a confié sa vision de l’alpinisme, des expéditions comme sa dernière ouverture en Patagonie. Une vraie inspiration.