Il a grimpé des sommets rares – le Gasherbrum IV – et ouvert des voies exceptionnelles, de l’Alaska à la Patagonie. L’alpiniste slovène Luka Lindic était présent à l’Arc’teryx Alpine Academy à Chamonix. L’occasion était belle d’écouter sa parole de montagnard accompli, les yeux et la tête encore plein de rêves. Esprit apaisé, toujours concentré sur de futurs projets d’ascension quelque soit le temps qu’ils prennent, Luka Lindic donne ses pistes pour vivre cette passion pour la haute montagne. Et de privilégier la qualité à la quantité.
L’épopée Poincenot, de fil en aiguille
Luka Lindic : En 2020 avec Luka Krajnc nous avons ouvert et grimpé Mir, à l’Aiguille Saint-Exupéry, voisine de l’Aiguille Poincenot. Quand on est arrivés au sommet nous voyons la face sud de l’Aiguille St-Exupéry, puis nous avons été intrigués. Rolo Garibotti nous a donné des photos. Mais je ne savais pas si cela était faisable, du moins en technique alpine, le mur du milieu semblait lisse. J’estimais à 50% les chances que ce mur soit possible. Si c’est trop lisse, nous ne pourrions passer. Finalement cette année-là on a fait une tentative, sans succès. Avec l’idée qu’une autre option serait possible plus à droite. Mais cela veut dire prendre la prochaine fenêtre météo avec le risque, peut-être, de ne rien grimper. Finalement on est allés voir. C’était mieux. On est redescendus, et puis le même jour a eu lieu l’accident de Korra Pesce, qui était un ami.
Mon compagnon de cordée devait revenir en
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