C’était il y a 70 ans, le 25 février 1954, six parisiens venaient à bout de l’énorme face sud de l’Aconcagua, le plus haut sommet des Amériques. Un exploit que la bande des parisiens – Bérardini, Dagory, Denis, Lesueur, Paragot, Poulet – paya cher, avec des gelures et des amputations. Qui épargnèrent Robert Paragot, le surdoué du rocher, monstre sacré de l’alpinisme d’après-guerre auquel nous avions consacré un portrait, dont voici l’extrait consacré à cette ascension visionnaire de l’Aconcagua.
La face sud de l’Aconcagua ? Deux faces nord de l’Eiger superposées l’une au-dessus de l’autre, et culminant à presque 7000 mètres. L’aventure de la face sud de l’Aconcagua, en 1954, finira dans les livres d’histoire, avec des amputations dues aux gelures pour tous sauf pour Robert Paragot. Les parisiens raclent les fonds de tiroir, empruntent à droite et à gauche pour se payer des billets aller simple pour l’Argentine. « On se disait que ce n’était pas la peine de gaspiller de l’argent. On peut mourir en montagne… » écrira Robert.
« La seule chose que nous avions, c’était notre orgueil, notre volonté et une caisse de vitamine C ». Objectif : la gigantesque face sud du presque 7000 argentin, 3000 mètres de haut. Camp de base alimenté par les mules de Juan Peron, le président argentin qui les a pris sous son aile. Il avait même proposé de faire bombarder par avion les glaciers menaçants de la face sud ! Les grimpeurs déclinent poliment, mais pas le ravitaillement
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