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Sac airbag : fonctionnement et guide d’utilisation

©Mammut

Vous venez d’investir dans un sac Airbag ou avez la chance d’avoir été entendu par le Père Noël ? Bravo ! Mais maintenant, il faut prendre en main cet équipement de sécurité ni magique ni automatique ! En voici le principe de fonctionnement ainsi qu’un guide d’utilisation et d’entretien.

L‘histoire raconte qu’un certain Josef Hohenester découvrit le principe du sac airbag malgré lui dans les années 1970. C’est en redescendant d’une journée de chasse avec un chamois sur le dos que ce garde forestier bavarois fut pris dans une avalanche. Solidement ligoté à son sac, le chamois et le volume qu’il représentait fit office de ballon. Ce cher Josef fut maintenu à la surface de la coulée et revint sain et sauf au chalet.

Principe de fonctionnement

Le sac Airbag ou « sac à dos doté d’un ballon gonflable » en français dans le texte, serait donc né de cette expérience étonnante. Le principe qui en ressort est assez simple : les plus grosses particules (ou gros volumes) ont tendance à rester en surface, quand les plus petites particules (ou petits volumes) descendent en profondeur. On appelle ça le phénomène de « ségrégation inverse » en jargon scientifique. Traduction : plus c’est gros, plus ça flotte. Et nous voici avec des balons de 150 litres sur le dos qui se déploient lorsque l’on tire sur la poignée, en cas d’avalanche.

Joseph Hoenester et l’un des ancêtres du sac airbag. ©DR

La ségrégation inverse appliquée au skieur pris dans une avalanche. ©Mammut

Déclenchement et gonflage

Le principe du déclenchement est aujourd’hui essentiellement mécanique : je tire sur la poignée – qui tire un câble – qui actionne une aiguille – qui perfore la cartouche de gaz. Cette dernière (souvent en carbone de nos jours, pour plus de légerté) est chargée d’azote qui se répand à une pression de 300 bars dans le ballon, pour un gonflage total très rapide (3 seconde en moyenne) afin de maintenir le skieur en surface de l’avalanche le plus vite possible. Les ballons permettent également de protéger la nuque et la tête du skieur des impacts potentiels car ils sont le plus souvent constitués d’un textile ultra-résistant, du type des airbags automobiles, et peuvent absorber une partie des chocs.

La poignée, élément clé du dispositif. ©Mammut

Anatomie d’un sac Airbag. ©Mammut

Le sytème Airbag de Mammut. ©Mammut

Gaffe au sentiment d’hyper-sécurité !

Si le sac airbag est aujourd’hui le seul équipement de sécurité permettant de maintenir un skieur à la surface d’une avalanche, il n’évite pas pour autant les blessures ou les décès dans 100% des cas. On ne rappellera jamais assez aux utilisateurs de se méfier du sentiment d’hyper-sécurité qu’ils peuvent ressentir. Un sentiment qui peut les amener à prendre plus de risques que de coutume.
Par ailleurs, la connaissance de l’utilisation du triptyque DVA/pelle/sonde reste une nécessité en ski de rando, sac airbag sur le dos ou pas.

Le triptyque DVA/pelle/sonde reste un équipement indispensable qu’il faut savoir utiliser. ©Mammut

Mise en place

Vous voila avec votre magnifique sac airbag flambant neuf. Le Père Noeël a eu la bonne idée d’y ajouter une cartouche de gaz (vendue séparément). La première chose consiste à installer cette cartouche. Pour cela, il suffit de la visser dans le mécanisme (après avoir retiré le bouchon de la cartouche et l’éventuel embout plastique vissé sur le mécanisme pour le protéger). Assurez-vous de bien visser à fond jusqu’à écraser le joint qui ne doit plus être visible. Zippez la protection de la cartouche dans la poche du sac et voilà votre sac (presque) prêt à l’emploi.

Chargement du sac

Il faut évidemment être attentif à la manière dont on charge le sac à dos. Les objets pointus (crampons, piolet) doivent être écartés de la zone de déploiement du ballon, tout comme les objets pouvant gêner l’ouverture (skis, bâtons).

Souvent le ballon prend de la place sur le haut du sac. Il faut alors équilibrer la charge en plaçant, comme le plus souvent d’ailleurs, les objets les plus lourds en fond de sac.

Bouclez la sangle ventrale et c’est parti.

Mise à disposition de la poignée

Votre sac ne sera tout à fait prêt à l’emploi que lorsque vous aurez sorti la poignée de son logement situé  en bretelle. Mais quand la sortir ?
La réponse réside dans l’équilibre entre une bonne dose de prudence (dès que je suis dans une zone à risque, à la montée comme à la descente) et du bon sens (il faut aussi savoir la ranger lorsque le terrain ne présente aucun risque d’avalanche, pour ne pas subir un déclenchement impromptu par exemple – c’est du vécu…). Mais contrairement aux couteaux ou aux crampons que l’on a parfois tendance à sortir trop tard pour cause de flemme, la poignée du sac airbag est très simple à mettre en place et très simple à ranger. Inutile de se mettre dans le rouge avant de la sortir donc.

Installation de la cartouche. ©Mammut

Précautions de chargement du sac airbag. ©Mammut

Il est essentiel de s’assurer que les skis peuvent déchausser
et être séparés du skieur

Quand déclencher ?

C’est une question qui revient souvent lorsque l’on utilise un sac airbag pour la première fois : mais quand déclencher ? Ou autrement dit : comment ne pas utiliser une cartouche de gaz inutilement, au risque de se retrouver sans protection (et aussi de devoir racheter une cartouche) ? A nouveau, le bon sens est de rigueur. Parlez-en avec ceux qui ont eu le malheur d’être emporté dans une avalanche : on sent très vite lorsque la situation tourne au vinaigre et il ne faut pas réfléchir à deux fois avant de tirer sur la poignée. D’après les témoignages, une fois le balon déployé, il s’agit de l’aider en « surnageant » au mieux dans la neige pour assurer la « flottaison » en surface.

Il est essentiel de s’assurer que les skis peuvent déchausser et être séparés du skieur, en ne les serrant pas au maximum d’abord et en utilisant un leash qui va rompre au-delà d’une certaine tension. Sans cela, les skis deviennent de véritables ancres qui emmènent le skieur au fond de l’avalanche. Des témoignages rapportent cette situation malgré le déclenchement d’un balon airbag. Gardez donc en tête cet impératif.

Et après ? 

Si vous devez ranger votre balon d’airbag, c’est que ce dernier a été efficace. Ouf ! Il va falloir maintenant le stocker en vous référant à la notice spécifique du modèle utilisé. Globalement, il ne faut pas rouler le ballon car cela empêcherait son déploiement. Sur certains modèles, le ballon ne se dégonfle pas seul et il faut suivre une méthode spécifique de dégonflage.

Quant à la cartouche, rendez-vous en magasin pour l’échanger avec une cartouche pleine. Chez Mammut par exemple, la cartouche est une consigne et l’échange se fait gratuitement pendant toute la durée de vie du produit.
N’oubliez pas aussi que chaque cartouche a une durée de vie et une date limite d’utilisation indiquée sur une étiquette personnalisée. Idem pour son poids, au dixième de gramme près, qui est indiqué et doit être vérifié régulièrement sur une balance de cuisine par exemple, pour s’assurer qu’elle ne perd pas de gaz.

Hors saison d’utilisation, dévissez la cartouche, remettez-y le bouchon d’origine et visser l’embout plastique dans le système airbag du sac pour protéger l’aiguille.

A la première utilisation, remettez tout en place et vérifiez les fermetures-éclair de la poche du ballon. Celles-ci ont parfois tendance à s’ouvrir peu à peu et à exposer le ballon aux éléments extérieurs. Il suffit alors de les ouvrir complètement pour mieux les refermer proprement.

Pour les skieurs les plus réguliers (et équipés) il est envisageable de posséder plusieurs sacs airbags de litrages différents, tel qu’un sac léger pour les sorties à la journée (type 20 litres Mammut Ultra Light Removable Airbag) et un autre plus grand pour les raids à ski (comme le 45 litres Pro Removable Airbag). Mammut propose ainsi un système Airbag amovible qui peut être installé sur l’ensemble de sa gamme de sacs Airbag Removable 3.0.

Un système Airbag amovible compatible avec l’ensemble de la gamme de sacs Removable Airbag 3.0. ©Mammut