On ne présente plus les frères Huber : pionniers du libre extrême au Yosemite, du neuvième degré (pour Alex) et des expéditions pointues (pour Alex et Thomas), le parcours des deux frères demeurait méconnu jusqu’à ce que François Carrel leur consacre leur première biographie, qui après sa sortie en France en 2017, a été ensuite éditée en Allemagne. Ce livre important a aussi le grand mérite de raconter l’histoire récente de parois et de voies de haut-niveau ignorées de ce côté-ci des Alpes.
Article original publié le 2 juillet 2020
À corde tendue, François Carrel. Éditions Guérin Paulsen, 2017, 48p., 56€.
À nos plus jeunes lecteurs, et à ceux qui perdent la mémoire, peux-tu retracer la carrière des frères Huber avant l’an 2000 ?
François Carrel : les frères Huber ont été d’abord emmenés en haute-montagne par leur père. Alex Huber fera ainsi la face nord des Grandes Jorasses par la Walker à seize ans encordé avec lui. Par la suite ils deviennent tous deux guides de haute-montagne. Les frères Huber sont les héritiers d’une école menée par Kurt Albert et Wolgang Güllich : l’escalade libre extrême ou “rotpunkt”, des couennes aux grandes parois, qui se développe depuis les années 70 puis 80 sur la scène germanique. Il s’agit d’ouvrir, ou de faire en libre les voies d’artificielle existantes, mettre en place des procédures d’entraînement.
Il y a quelque part un parallèle avec des grimpeurs comme Patrick Berhault, en gardant à l’esprit qu’il y a eu peu d’échanges entre grimpeurs
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