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Sir Edmund Hillary, la voix d’un sommet

Jean-Michel Asselin a rencontré Sir Hillary à plusieurs reprises. Edmund, dit « Ed », c’est une voix forte, assurée, des mots martelés. Après l’Everest, Hillary a beaucoup reçu, il a beaucoup donné. Hillary délivre des messages : la voix d’un sommet. Mais dresser le portrait d’un géant n’est pas chose aisée. Son histoire ressemble à un conte de fées, avec toutes les sorcières qui s’y cachent. Portrait.

Auckland 1919, en Nouvelle-Zélande, dans la famille Hillary, on fête la naissance d’Edmund. Une sœur l’attend, un frère le rejoindra un an plus tard. Si la mère semble une femme aisée, cultivée et posée, le père est un journaliste et photographe engagé (au Tuakau District News), ce qui ne l’empêche pas d’être, avec ses enfants, d’une sévérité lourde et d’avoir la main leste. Rigide et quelque peu caractériel, le père élève les enfants à la dure. Ils se rendent à l’école pieds nus. Lorsqu’ils sont malades, le remède est inévitablement le jeûne.

Quand Edmund écrit qu’il fut un enfant difficile, on veut bien le croire. C’est un enfant effacé qui a très peu de copains et n’hésite pas à fouiller la veste de son père pour piquer l’argent de poche qu’il n’a pas. Au collège d’Auckland, où il est entré avec deux ans d’avance, il est « l’avorton aux côtes saillantes. » Ses journées sont rythmées par le train qui le mène à Auckland et son grand jeu, c’est de courir sur le quai pour attraper le garde fou au