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Nos terres d’insouciance

Ça agit à chaque fois.

Quand la vie le réclame, je mets Un autre monde à fond les watts, je danse presque un pogo et j’enfourche mon BMX pour visiter la Terre. Gazelles aux pieds, léger comme l’air, je roule mon Amsterdamer des deux doigts, c’est comme ça que font les grands et j’appelle Mimile pour savoir s’il vient ce soir au lac, rapport au barbeuc. Il me dit que non car aujourd’hui, il habite à huit cent kilomètres et qu’il a quarante-cinq ans. Peu importe, le temps d’y croire, j’ai enclenché rewind et j’en ai eu dix-sept, cet âge interdit au sérieux.

Une magie toujours opère. Elle s’appelle la nostalgie heureuse, cette chose qui trie le grain de l’ivraie, l’élan des regrets. Elle te fait du bien, elle te secoue. Elle te dit que c’était bon cette adolescence dont on parle comme une maladie mais qui t’a offert, toi à la jeunesse chanceuse, tes fous-rires les plus vifs, tes bouches les plus bées, tes promesses les plus folles. Elle te dit que tu as raison d’idéaliser cet âge qui a fait de toi ce que tu es, d’y revenir quand il le faut ; mais elle n’est pas possessive, elle te murmure que le reste aussi vaut d’être vécu avec ardeur, elle te prie de continuer à y croire et te l’assure, tout ça n’est qu’une affaire d’état d’esprit. Cette magie, elle renaît à chaque bandana, à chaque bière décapsulée au briquet dans cet éclat de fierté d’y